Visiter l’église saint Michel à Lanslevillard en Maurienne. Cette chapelle possède un retable magnifique de Jean Clapier. Sculpté et peint à la fois il témoigne de l’esprit d’intercession véhiculé par l’esprit de la Contre-Réforme.
On cite pour la première fois cette église en 1126. Dédiée à saint Michel, on la remanie à plusieurs reprises. Par ailleurs, elle dépendait de l’abbaye de saint Michel-de-la-Cluse. Son aspect extérieur est très sobre. A l’intérieur, elle possède un vestibule précédant la nef, comme toutes les chapelles de Maurienne. On a doté doté sa nef peinte d’un choeur simple orné d’un beau retable sculpté. Enfin, une chapelle abrite les reliques de saint Landry, moine de l’abbaye de la Novalaise, venu prêcher dans la région pour réunir « les brebis égarées ».
Dans la partie gauche de la nef, on peut admirer le magnifique retable du Rosaire. C’est Jean Clapier de Beassans qui l’a sculpté en en 1626. On peut voir des figures peintes en faible relief relatant les mystères du Rosaire. Sur l’intérieur du volet gauche, on admire la vie de la Vierge puis celle du Christ. L‘Annonciation, la Visitation ainsi que l’enfance du Christ puis sa Passion. Sur le volet droit, son histoire continue avec la Crucifixion, Résurrection, la Descente aux limbes.
Ce retable réalisé après le Concile de Trente veut faire entendre que l’on doit prier Dieu. Ce dernier est, dans ce contexte, le seul à agir sur notre destin et nos maux. Et les saints ne sont là que pour intercéder en notre faveur auprès de lui. Ainsi l’esprit de la Contre-Réforme veut redonner de la valeur au rôle des saints délaissés par l’esprit de la Réforme. Le dernier panneau en bas à droite du volet droit est en ce sens très explicatif. En effet, le donateur prie d’abord saint François qui lui-même intercède en sa faveur auprès de Dieu.
Enfin on a utilisé pour ce retable du bois de pin cembro, conifère qui pousse dans les hautes Alpes est qui est très résistant.
Véronique Proust