Visiter le musée du quai Branly c’est découvrir les oeuvres d’art produites par les civilisations sans écritures. De la Papouasie aux Célèbes, des Arborigènes australiens aux berbères, nous voyagerons dans le temps et l’espace. Une découverte surprenante qui nous plongera dans un monde inconnu, loin des civilisations occidentales et proche de l’homme dans son état premier.
Cela commence avec les totems plantés devant les villages de la Polynésie, la maison des ancêtres et les pirogues votives. Ces éléments rappellent que la compagne essentielle de ces civilisations est la mer. Les jeunes garçons accomplissent des rites qui consistent à la maîtriser, elle, la mer et ses démons. En effet ces peuples craignent les tsunamis ou les requins. Une cérémonie d’initiation les amène dans le monde des adultes et s’exprime par de larges planches sculptées.
Aux Célèbes, des pirogues aux têtes découpées en forme de coq ou de vagues sont aussi celles des jeunes chefs qui doivent affronter la mer. Des statues de bois et de pierres énigmatiques montrent des personnages chevauchant des animaux fantastiques. Ils parcourent l’au-delà après la mort. Cette même mer se dessine sur des tissus japonais. Des vagues tracées de noir sur un fond blanc forment tour à tour des vagues convulsives exprimant le tsunami. Parfois, c’est un grand bouquet de fleurs, tel un cadeau apporté aux hommes.
Bois, coquillages, perles et soie défilent sous nos yeux et parlent de choses qui ne s’écrivent pas mais traduisent la mémoire de populations entières.
Jean Nouvel, architecte auteur de ce bâtiment, le dit dans son site internet. C’est un lieu marqué par les symboles de la forêt, du fleuve, et les obsessions de la mort et de l’oubli. Pour se faire, Nouvel crée une ambiance de couleurs rouges, ocre et terre qui convient aussi bien à la culture africaine, amérindienne ou chinoise. Pour parvenir aux collections, une rampe d’accès où des mots (ceux-là mêmes qu’on ne verra pas dans ce musée), se projettent sur le sol. L’architecte insiste pour dire que la rencontre avec ces civilisations passe par une rupture avec l’urbanisme parisien. Cette rampe est là pour la marquer, pour prendre le temps de rompre avec la rue et rencontrer ces civilisations.
Au fil des collections, on prend conscience de l’universalité du chaman, que l’on rencontre aussi bien au Tibet, en Chine, en Afrique en Amérique. Ce dernier apparaît comme celui qui communique avec les forces de la terre. Il communique aussi avec ceux qui lui font du mal. Par ailleurs, les masques et couronnes de chef sont créées à partir d’éléments animaliers et minéraux. Ils ont tous une signification. Ainsi, aux couleurs de plumes de chef indien correspond les masques de jade des chefs amérindiens.
A la qualité de la présentation (vitrine transparente sans fond, couleurs chaudes, lumière tamisée) s’ajoute la surprise d’un monde inconnu. Comme un grand voyage autour du monde, nous rencontrons ces civilisations qui ont beaucoup de choses à nous dire sans y mettre de mots.
Visiter le musée du quai Branly. Pour les groupes: Visite possible tous les jours sauf le lundi.
Renseignements au 01 42 80 01 54
Pour les individuels: pas de visites prévues pour le moment.