Visite guidée de l’hôtel le Marois. Ce bel hôtel Napoléon III en retrait des Champs-Élysées est aujourd’hui le siège de France-Amérique. On y admire l’un des plus beaux escaliers Napoléon III de la capitale. Il offre aussi d’autres savoureux décors, reflets de la vie mondaine à Paris au Second Empire.
DE JULES LE MAROIS AU COMITE FRANCE AMERIQUE
L’hôtel le Marois est une commande de Jules Polydor le Marois, fils d’un aide de camp de Napoléon. Ce dernier devient un homme politique important sous la Monarchie de Juillet. Devenu sénateur sous Napoléon III, il aspire à être reconnu à travers son hôtel. Ce sera l’origine de l’hôtel le Marois. Par la suite, le bâtiment reste propriété de la famille jusqu’en 1927. Et la dernière descendante, la comtesse de Ganay, vend l’ensemble au Comité France Amérique. Aujourd’hui il appartient toujours à ce comité. Une société de traiteur de haut-de-gamme s’occupe de louer les lieux pour des réceptions de diverses occasions.
UN HÔTEL DANS LE QUARTIER DES CHAMPS-ÉLYSÉES
En terme de décoration, tout réside dans l’escalier. En effet, sur le modèle dit « à l’impérial », une volée centrale le compose d’abord. Elle s’élargit ensuite en deux volées latérales. A l’image de celui que construit Garnier à la même époque à l’opéra, les marbres de plusieurs couleurs dominent. En revanche, les marches restent blanches. Puis, des peintures allégoriques ornent les voûtes.
Cet escalier est le reflet de l’orgueil de la haute bourgeoisie parisienne s’installant aux abords des Champs-Élysées. Par ailleurs, elle est aussi le moyen de montrer sa position sociale, lors de grandes réceptions. Tout le mystère réside dans les belles fresques de Giulio Carpioni (1613-1679). En effet, ce dernier est un artiste italien dont on ne sait presque rien. Il aurait travaillé sans doute dans quelques hôtels de Vicence. On voit dans les voussures de l’escalier Les âges de l’homme magistralement peints dans des couleurs suaves. Ces dernières rappellent certains décors vénitiens.
Visite guidée de l’hôtel le Marois: un décor impressionnant
L’escalier ouvre sur de nombreux salons de réceptions. Les uns sont couverts de belles boiseries dorées sur fond blanc. Les autres possèdent au contraire un décor historicisant venant sans doute de l’hôtel de Montcalm. En effet, c’est le cas d’un salon doté jadis de cuir de Cordoue. Il conserve encore aujourd’hui une cheminée Henri II avec son buste Renaissance. Au plafond, une peinture représentant Renaud dans les bras d’Armide. C’est là que nous évoquerons l’origine du comité France-Amérique et de ses nombreuses activités.
Visite guidée de l’hôtel le Marois: un écrin Napoléon III
La distribution des appartements répond aux besoins du moment qui préconisent la séparation des pièces à usage privé et public. A l’époque de Jules Polydor, l’hôtel se composait d’un salon, d’un cabinet de travail, d’une chambre à coucher. Il y avait aussi un cabinet de toilette. L’appartement de Madame se trouvait au second étage. C’est aujourd’hui les locaux du comité France Amérique. On retrouve ce même genre de disposition à l’hotel de Païva.
La conception de cet hôtel n’est pas la seule dans ce quartier. En effet, les hôtels voisins de la Folie Marboeuf, de la Païva, de Hirsch sont le reflet des ambitions de la bourgeoisie parisienne sous le règne de Napoléon IIII. A la construction cet hôtel en 1862, les Champs-Elysées étaient un véritable havre de paix qui côtoyaient les guinguettes et restaurants célèbres. Ainsi étaient-ils la jonction entre un quartier paisible d’habitations distinguées et de lieux de détente et de distraction champêtre.
Pour les groupes: visite exceptionnelle possible que le lundi. renseignements: 01 42 80 01 54.
Pour les individuels: pas de visite prévue pour le moment.