Verlaine le prince des poètes. Ce grand admirateur de Baudelaire publie à 22 ans les Poèmes saturniens qui le sortent de l’ombre. Collaborant d’abord au Parnasse, il devient avec Rimbaud et Mallarmé l’un des fondateurs du Symbolisme. Sa vie de bohème, son alcoolisme et son homosexualité le plongeront dans la marginalité. Il n’en sera pas moins reconnu comme le « prince des poètes ».
Né à Metz, Verlaine est fils de militaire. La famille déménage de garnisons en garnisons avant de s’installer à Paris rue des Petites Écuries puis dans le quartier des Batignolles. C’est un enfant difficile que l’on met en pension à l’Institut Landry puis au lycée Condorcet. Là, le futur poète obtient son baccalauréat. Mais il souffre de son physique ingrat et tombe éperdument amoureux de sa cousine Elisa Moncomble.
Mais cette dernière décède prématurément. Première blessure. Cet écorché vif aura du mal à s’en remettre.
Pour autant, il se plie au monde bourgeois dans lequel il vit et épouse bourgeoisement Mathilde Bauté. Il travaille d’abord dans une compagnie d’assurance puis comme expéditionnaire à l’Hôtel de Ville. Mais c’est la poésie qui l’attire. A 22 ans, il publie Les poèmes saturniens qui lui ouvrent les portes des salons littéraires. Il fréquente alors les poètes du Parnasse. Mais il forme très vite avec Mallarmé un nouveau groupe qui donnera naissance au Symbolisme
Le jour où il rencontre Rimbaud, Verlaine achève le naufrage de son couple. Avec l’abus d’alcool, il bat sa femme. Il héberge Rimbaud dans leur maison ce qui déplaît à Mathilde. Rimbaud attiré par les horizons lointains entraîne Verlaine à Londres puis à Bruxelles où ils mènent une vie scandaleuse. Mais le couple se dispute constamment, Rimbaud veut se séparer de cette liaison toxique alors Verlaine achète un revolver . Puis tire sur Rimbaud le 10 juillet 1873. Une balle atteint le plancher l’autre le bras.
Rimbaud alité décide de partir et retire sa peine. Mais le tribunal belge qui n’apprécie ni ses tendances communardes, ni son homosexualité le condamne à 555 jours de prison. Il obtiendra une remise de peine pour bonne conduite. En 1880 il publie Sagesse pour lequel il démontre son parcours quasi mystique. Puis il devient professeur de français et latin à Londres et dans diverses villes anglaises. Il se fait remarquer pour les Poètes maudits et pour son recueil Jadis et naguère. Et enfin, il donne à Verlaine le recueil des Illuminations qu’il fait publier en 1886.
Il tente désespérément de se rapprocher de Mathilde. Mais cette dernière obtient le divorce en 1885. Il revient en France et rencontre Lucien Létinois avec qui il se prend d’une vive passion. Mais on ne sait si cet amour fut consommé même avec les aveux explicites du recueil Amour qu’il publie en 1888. Il dédicacera ce recueil à son fils Georges , qu’il a eu avec Mathilde, et Lucien, lui, mourra à 23 ans la même année.
Verlaine le prince des poètes
Alors que sa célébrité dépasse les frontières française et tous les milieux littéraires, son alcoolisme le rend de plus en plus violent. En effet il essaie d’étrangler sa mère en 1885. Il fréquente les maisons closes et contracte la syphilis. La rupture totale avec la morale de son temps le hisse à la tête des artistes maudits. D’autant qu’en plus de ses innombrables poèmes il a écrit aussi des recueils érotiques. Il ne gagne de l’argent que par des souscriptions organisées par Montesquiou qui l’aide personnellement par ailleurs.
Souffrant de diabète, d’ulcères et de syphilis, il est hospitalisé à l’hôpital saint Louis et en arrive à demander des subsides au ministre des Beaux-Arts.. Il meurt d’une pneumonie aiguë le 8 janvier 1896, à 51 ans.