Rennes-le-Château et l’abbé Saunières. Cette histoire s’intéresse à la mystérieuse découverte que fit l’abbé Saunière dans son église et à sa fortune subite. Mais il faut connaître le Razès, son histoire et sa géologie pour discerner le vrai du faux dans toute cette histoire.

Lorsqu’on arrive sur la commune de Rennes-le-Château, une pancarte nous accueille en stipulant qu’il est interdit de fouiller sur le territoire de la commune. Cette décision préfectorale de 1964 prévient les gêneurs qui viennent fouiller dans la ville. Ces derniers viennent  chercher un trésor enfoui sous terre.

Rennes-le-Château est un ravissant village situé sur un éperon de 472 mètres de haut. Un château construit sur une ancienne forteresse carolingienne le domine. Rennes-le-Château se situe dans le Razès, terre riche en minéraux mais aussi en eaux. La commune voisine de Rennes-les-Bains en témoigne. En effet,on sait que depuis l’époque gauloise, on fréquentait la région pour profiter de ses eaux curatives. Dès l’époque gauloise, Rennes-le-Château qui s’appelait Reddae accueillait un culte dédié à un serpent Aereda qui aurait donné son nom à la commune. On a aussi évoqué un culte dédié au dieu Baal.

A l’époque carolingienne, Charlemagne fait construire un château sur ce lieu religieux. Il permet de protéger des Sarrazins qui n’ont de cesse d’envahir la Septimanie. Par la suite, la région échoie au comté de Carcassonne puis au comte de Trancavel. A cette époque, l’hérésie Cathares domine toute la région. Si bien que Blanche de Castille envoie les Templiers pour surveiller la région.

Par la suite, Rennes-le-Château est sous l’autorité de la famille d’Hautpoul. Au XIXe siècle, le Razès passe à côté du développement industriel. Les familles s’appauvrissent et ne peuvent entretenir leurs maisons qui s’écroulent. Seuls les descendants des Hautpoul parviennent à maintenir leur propriété.

En 1885, un nouveau curé arrive à Rennes-le-Château. Il s’appelle Béranger Saunières et est natif de la région. Lorsqu’il visite son église, il est effondré. En effet le presbytère est en ruine et la voûte de cette jolie église romane menace de disparaître. Il prend pension chez une femme et va voir l’abbé de la ville voisine Rennes-les-Bains, l’abbé Boudet.

Ce dernier vit bien plus commodément, dans un univers bourgeois et le pauvre Saunières se demande bien d’où il tire ses revenus. Boudet ne le lui dit rien. Mais au même moment, la comtesse de Chambord lui lègue 3000 F -somme considérable- ce qui lui permet de commencer les travaux.

L’abbé Saunières se met au travail, balaye son église, remonte les pierres tombées. Puis il soulève la pierre de l’autel d’époque wisigothique, la fait pivoter et trouve 4 rouleaux mystérieux. Puis il continue au centre de la nef, près du chœur et, se faisant aider par deux enfants, arrive péniblement à soulever une dalle. A peine était-elle dégagée que Saunières congédie les enfants et leur propose de continuer le travail après le déjeuner. Saunières reste seul.

Les enfants ont eu le temps d’apercevoir des « objets brillants comme des pièces d’or ». Dès lors Saunières reconstruit son église et la décore à une vitesse folle. Puis il voyage en Autriche et en Allemagne. Et à Paris, il confie la lecture des rouleaux à un spécialiste. Revenu à Rennes-le-Château il se lance dans des dépenses somptuaires. Il construit aussi une tour néo-gothique très sulpicienne, dédiée à la Madeleine, la Tour Magdala. Saunières continue les travaux mais un malaise le terrasse au pied de la tour, le 17 janvier 1917

Les historiens ont tenté de percer le mystère de l’abbé Saunières en observant pour commencer, le décor de son église. Le chœur abrite une statue de la Vierge et de Saint Joseph portant chacun un enfant Jésus dans les bras. D’aucun y ont vu une allusion à un frère jumeau du Christ. Le confessionnal comporte un décor de berger avec sa brebis, allusion à ce berger qui aurait trouvé une grotte remplie d’or, en cherchant sa brebis, le sol est composé d’un échiquier des 54 dalles, la disposition des statues est conçue pour qu’elles soient éclairées à des jours et moments précis, telle la statue de saint Antoine dont la fête est le 17 janvier, comme le jour de la mort de Saunières, et enfin la terrible statue de Satan à l’entrée de l’église évoque Asmodée, le diable boiteux, gardien du temple de Salomon..

On ne pourrait faire ici une étude spécialisée des symboles de cette église, de très nombreux ouvrages et sites l’ont fait. Mais on peut se demander pourquoi tant de livres y compris des best-sellers se sont emparés de cette histoire, sans pouvoir élucider les mystères que l’abbé a emporté dans sa tombe.

Rennes-le-château et l’abbé Saunières. Notre voyage en pays cathare:  : http://www.europexplo.fr/les-chateaux-cat…circuit-culturel/