Paul Eluard poète Surréaliste. cet artiste indépendant fut un grand poète, ami des Surréalistes et des grands intellectuels de son temps.
LES PREMICES D’UNE DESTINEE
De son vrai nom Eugène Émile Paul Grindel, Paul Eluard naît à Saint-Denis le 14 décembre 1895. Sa famille modeste d’origine du nord s’installe à Paris en 1908. On place l’enfant unique dans la meilleure école, le collège privé Colbert. Mais la tuberculose frappe Paul, ce brillant élève promu à un bel avenir. Alors, on le place dans un sanatorium pendant 3 ans jusqu’en 1915. C’est là qu’il rencontre Gala. C’est une jeune russe de 19 ans de grande intelligence. Et Eluard en tombe fou amoureux et elle lui dévoile un brillant avenir de poète.
Bien que la mère de Paul Eluard n’apprécie guère la jeune fille, Paul l’épouse en juillet 1917. Et ses premiers poèmes expriment une révolte contre sa famille et la platitude de la vie matérielle. Et il parachève cette révolte en changeant de nom. Ainsi, comme dira Charles Péguy: Vous êtes élu, élu de l’art, vous êtes Paul Eluard.
Puis, très vite une petite fille naît, Cécile. Et le poète lui dédie un recueil. Ce dernier est remarqué par Jean Paulhan qui le fait passer à André Breton. La famille Eluard habite alors à Montmartre, cité des Fusains.
Paul Eluard Poète Surréaliste
L’AVENTURE SURREALISTE
Au même moment à Zurich, en 1916, Tristan Tzara fonde le mouvement Dada. Il s’agit d’un mouvement de révolte contre les horreurs de la guerre provoquée par une Europe bourgeoise. En effet, le groupe se retrouve dans un vers de Lautréamont. Ce dernier évoque le Beau comme la rencontre d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table de dissection. Paul Eluard se retrouve dans ce groupe dans cette conscience de la nécessité d’une révolution.
Et Paul Eluard poète veut la paix dans le monde. Mais il situe cette paix et ses poèmes au cœur même de la poésie. En effet, il a une très forte conscience que cette aspiration au bonheur ne peut être exprimée que par le poète.
Le mouvement Surréaliste est aussi le premier mouvement de l’histoire qui prône l’amour fou. Et les poèmes d’Eluard comme ceux d’Aragon vont refléter cette fascination pour l’amour et la femme. En effet, le poème « l’Amoureuse » en témoigne.
Au cours d’un voyage au Tyrol Eluard rencontre Max Ernst qui fait déjà partie du groupe Surréaliste. Et ce bel homme fascine Gala qui en tombe amoureuse. Aussitôt Eluard écrit Littérature, dans lequel il donne une note aux grands hommes. Par exemple, iIl donne 20 au maréchal Foch et 0 à Max Ernst. Cela ne l’empêche pas de collaborer avec le peintre qui illustrera par de magnifiques collages le recueil Répétitions de Paul Eluard.
En 1924, de retour à Paris, il fréquente les Surréalistes et tout d’un coup, il disparaît une bonne partie de l’année. Est-ce une fuite, une lubie ou juste une envie de se renouveller ?
Non il part juste faire le tour du monde en restant un bon moment à Papete, comme Gauguin. Il est de retour à Marseille le 27 septembre 1924. En 1929, Gala et Eluard rendent visite à Salvador Dali à Cadaqués. Et c’est le coût de foudre entre Gala et le peintre catalan. Eluard revient seul. Mais il continuera toute sa vie à écrire à Gala.
LES ANNEES NUSH ET L’ENGAGEMENT POLITIQUE
Puis, accompagné de René Char, il va draguer à la sortie des grands magasins et sa quête le mène sur la route de Maria Benz. Elle a 23 ans. Il découvre avec elle le monde du cirque et celui de Carné, Prévert et Jean Gabin.
Mais à la sortie de la guerre, le 28 novembre 1946, Nusch meurt d’une hémorragie cérébrale, à l’âge de 37 ans. Paul Éluard est terrassé de douleur. Puis, en 1948, avec Picasso, on l’invite à participer au Congrès des intellectuels pour la paix à Wroclaw en Pologne. Et l’année suivante au Congrès de la paix de Mexico, il rencontre sa troisième femme Dominique, qu’il épouse en 1951. Elle aide Paul à retrouver une harmonie et un grand bonheur. Mais c’est Paul lui-même qui avait opéré cette victoire de revenir parmi les vivants.
Enfin, il meurt d’une crise cardiaque le 18 novembre 1952, 6 ans après Nuch à l’âge de 57 ans. C’est le parti qui organise de vraies funérailles. Le 22 novembre, il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris.