Paris selon Marcel Proust promenade. Cette visite de quartier permettra de découvrir les lieux de mémoire que l’on retrouve dans l’oeuvre de Proust. Car toute sa littérature est faite d’adresses parisiennes. Elles sont autant de lieux de fréquentation des personnages qui ont fait son oeuvre.
La plaine Monceau et le quartier du VIIIe arrondissement de Paris est sans contexte l’univers de Marcel Proust. Tout d’abord, la plaine Monceau avait attiré la grande bourgeoisie et l’aristocratie dès les aménagements des frères Pereire. Ainsi, appartements luxueux et hôtels particuliers accueillaient une société éclectique qui faisait pourtant bien partie du même monde.
Les industriels épousaient des aristocrates et ces dernières avaient leur » jour » où elles recevaient le Tout-Paris politique et littéraire. Ainsi les peintres, artistes, écrivains et poètes se retrouvaient dans de luxueux salons pour écouter de la musique ou des vers. On imagine que ce monde réuni par une sociabilité mondaine et artistique ait fasciné Marcel Proust. De là est né un des manuscrits les plus importants de la littérature française La Recherche du Temps Perdu.
Mais cette recherche du temps se traduit chez l’écrivain par un caractère intemporel des lieux décrits, sans cohérence précise de leur trajectoire. Par exemple, le parc Monceau est autant un souvenir d’enfance et de ses amitiés , qu’un lieu traversé plus tard pour se rendre chez Madeleine Lemaire. Mais de l’enfance à la vie mondaine, le temps disparait pour se transformer en émotions mémorielles. C’est le salon de Madeleine qui dominait la rue de Monceau alors que Théodore Herlz, Gaston Menier ou Maurice de Rothchild l’habitaient aussi. Chez Madeleine Lemaire Marcel Proust fera la connaissance de Charles Haas, Reynaldo Hahn et Robert de Montesquiou. Les trois sont de véritables dandys qui serviront d’une manière ou d’une autre à esquisser le personnage de Swann.
Puis les parents de Marcel déménagent du IXe arrondissement pour s’installer rue de Courcelles. Si bien que ce quartier fut bel et bien celui de l’enfance de l’auteur. Là, la mère de Marcel qui partage avec son fils de façon fusionnelle l’amour des arts et de la littérature, fait de nombreux dîners. On y trouve Lucien Daudet, Gabriel de Larochefoucauld et Oscar Wilde Et si Marcel garde une profonde admiration pour les femmes qui l’entourent, il n’en demeure pas moins un grand amoureux des hommes. Lucien, Reynaldo, Willie…
A quelques mètres plus bas, chez Hélène Brancovan, il rencontrera Anna de Noailles. Elle deviendra une de ses grandes amies. A quelques rues de là, la princesse Mathilde recevait aussi dans son salon considéré comme l’antichambre de l’Académie.
Après la mort de ses parents, Marcel se voit contraint d’habiter seul et s’installe au 102 bd Haussmann. Là, il est au cœur de la société qu’il décrit.
C’est une société d’aristocrates et pourtant, cela n’empêche pas Marcel de se rendre à la synagogue de la rue des Victoires pour marier son cousin. Deux univers opposés qui reflètent un monde particulier avec pour fond l’affaire Dreyfus. Mais Proust est aussi à la recherche des sensations érotiques que la femme recherchée lui confère. Odette lui revient aussi souvent qu’Albertine, voilà encore un autre univers. Et puis il y a la duchesse de Guermantes. Est-ce la comtesse de Greffulhe qui le reçoit rue d’Astorg, ou d’autres muses littéraires connues à cette époque?
Ce voyage dans le temps nous conduira enfin rue Caumartin où la façade du lycée Condorcet évoquera à nouveau l’enfance de Marcel Proust. Le lycée voisine aussi la la gare saint Lazare où l’écrivain prenait le train pour aller à Balbec. Autant de souvenirs mélangés et réunis dans une fresque littéraire monumentale, que nous revivrons en se promenant dans ces quartiers méconnus.
Paris selon Marcel Proust promenade. Pour les groupes, visite possible tous les jours sauf le dimanche.
Visite avec audiophones, documents photographiques et picturaux et limitée à 20 personnes.