Paris: rues et maisons d’autrefois. Comment étaient les rues parisiennes, les maisons, les enseignes? Par quels moyens éclairait-on la ville? Comment les parisiens s’alimentaient en eau? Voici quelques éléments de réponse.
Les premiers pavages des rues de Paris se firent sous Philippe-Auguste qui déplorait les odeurs pestilentielles exhalées par la boue. Mais les rues demeuraient fort étroites et jusqu’à Louis XIII, elles ne permettaient pas la circulation des voitures. En effet, leur largeur moyenne était de 3 mètres pour les petites et 5 mètres pour les plus larges. Au centre, un caniveau unique, pas de trottoirs, seules les bornes latérales servaient de protection des piétons.
Le nom des rues se devaient à lieu traversé, une enseigne, un édifice, des métiers ou un notable. Mais rien n’indiquait le nom des rues. Aussi en 1728, une ordonnance prescrivit de clouer une plaque avec le nom des rues afin d’éviter de chercher longtemps. Mais certains propriétaires enlevant les plaques, on choisit de les graver directement sur le mur.
Alors que sous Philippe le Bel , Paris ne possède que trois éclairages, Louis XII décide que chaque maison que chaque maison ait à sa fenêtre une chandelle ardente. En 1662 l’abbé Caraffe fait adopter un éclairage mobile. En effet, à certains carrefours, un éclaireur vous accompagne muni d’une lanterne à l’huile ou une bougie. Parfois, ils vous accompagnent même à la porte de votre appartement même si vous habitez au dernier étage, moyennant 5 sols la tranche de cire consumée.
En 1667, Nicolas de la Reynie distribue six milles lanternes pour être posées aux fenêtres. Cet éclairage a pourtant un inconvénient: le vent les éteint et la fumée noircit les verres.
La première eau utilisée fut celle de la Seine mais elle se pollua bien vite. Vinrent ensuite les puits dont l’eau venait de la nappe phréatique. Cette dernière était plus accessible rive droite que rive gauche. C’est à cette caractéristique que les historiens attribuent le développement de la rive droite de Paris. Il y avait aussi des fontaines publiques. Sous Louis XVI, il y en avait seize.
Sous Henri IV, on utilisa l’eau de la Seine à l’aide d’une pompe. Quant à Marie de Médicis, elle fit restaurer l’aqueduc romain d’Arcueil pour alimenter son jardin du Luxembourg. Mais au final, sous Napoléon Ier, les parisiens ne disposaient que d’un litre d’eau par personne et par jour. D’où la construction du canal de l’Ourcq en 1808, qui améliora la situation.
Au XVe siècle les maisons avaient trois à cinq étages et étaient en saillies les unes au-dessus des autres. Un pignon décoré les surmontait et il en reste aujourd’hui près d’une trentaine à Paris. En effet, on interdit ces pignons au XVIe siècle pour les remplacer par des façades carrées propres à récupérer les eaux pluviales. Par ailleurs, en 1560 on interdit les maisons à colombages. A partir du XVIe siècle, les étages ne sont plus en saillis mais en retrait les uns sur els autres.
Les premières enseignes apparaissent vers 1200 et possèdent d’abord des images. Au XIIIe et XIVe siècles, elles se développent considérablement. Puis on les fabriqua en tôle peinte, avec un motif en rapport avec la boutique. Par exemple, une molaire indiquait un arracheur de dent. Parfois ces enseignes étaient des rébus. Un Christ au mont des oliviers signifiait le Juste Prix. Elles servaient alors de numéro de rues. Par la suite une première tentative en 1726 substitua un numéro gravé sur le mur à la place de l’enseigne. Mais ce fut en 1740 que l’on pu peindre au-dessus de la porte le numéro de la rue. Mais là encore, cela n’aboutit pas. C’est en 1805 qu’on réalisa le numérotage des rues grâce au prefet Frochot. Ce dernier classa les rues parallèles à la Seine et perpendiculaires à la Seine. Ces numéros allaient en croissant de l’amont vers l’aval.
On ne mettra en service les plaques actuelles qu’en 1847.
Véronique Proust