Merce Cunningham, figure emblématique de la chorégraphie contemporaine. Cet immense artiste a contribué à développer l’aléatoire dans les arts. En effet, il développa le concept du hasard dans la danse, éliminant « de facto » la danse préparée, répétée, selon une chorégraphie donnée.
Merce Cunningham est né en 1919 dans l’État de Washington et se destine très vite à la danse et particulièrement à la danse moderne. C’est comme cela qu’il rejoint la compagnie de Martha Graham, figure emblématique de la danse moderne. En effet, sa technique se fonde sur la respiration et la détente du corps. Cette formation marque fortement Cunningham qui fonde en 1953 sa propre compagnie, la Merce Cunningham Dance Company.
Après avoir rencontré John Cage, compositeur et pianiste qui devient son compagnon, il imagine une chorégraphie libre. En effet les danseurs sont invités à découvrir la musique sur laquelle ils doivent danser, le jour de la Première.
Un nouveau concept est né : c’est le hasard qui fait la création, l’aléatoire envahit les arts. Ainsi, Cunningham prépare en avant des figures de danse et leurs séries de mouvement. Puis il tire au sort le nombre de danseurs, l’endroit et le moment de les effectuer. C’est ainsi qu’en 1951 il crée 16 danses pour soliste et compagnie. Ainsi, chaque soir la chorégraphie est une nouvelle création.
En 1964, Cunningham imagine avec Rauschenberg et John Cage une chorégraphie Minutiae consistant en de petits mouvements courts et brusques (dérivés) d’une observation de gens marchant dans la rue. Par ailleurs, les costumes et les décors à cette occasion un espace-temps simultané. De nouveau, chaque représentation est une performance.
Ainsi, chacune de ses chorégraphies est alliée à une trame sonore spécifique, à un décor plastique particulier. Et bien qu’ils soient indépendants, ils sont indissociables. L’œuvre forme un tout d’où jaillit l’art. Pour donner une meilleure représentation de la vie, Cunningham estime que tous ces éléments doivent coexister, s’entremêler, sans toutefois se mélanger et ne devenir qu’un.
Quand l’informatique se perfectionne, Cunningham y voit l’occasion de créer un logiciel qui qui génère de façon aléatoire des suites de mouvements inspirés de tous les jours.
Ainsi, dans Biped (1999), le chorégraphe présente pour la première fois une danse entièrement formée par un logiciel. Les critiques sont très favorables dès l réception de ce spectacle qui continuera à être monté bien au-delà la mort de son créateur.
Merce Cunningham aura largement contribué à métamorposer le monde de la chorégraphie.