Marie Thérèse d’Autriche une souveraine de Vienne. Elle est la seule souveraine au Siècle des Lumières a exercer les trois fonctions de souveraine, épouse et mère. Son personnage attachant nous permet de mieux comprendre l’Autriche des Lumières et la position des femmes souveraines de son temps. Elle est aussi au centre des clivages politiques entre la France l’Autriche et la Prusse au XVIIIe siècle dans lequel elle sait défendre son pays.
Marie-Thérèse d’Autriche est la fille de l’empereur Charles VI, empereur puissant et bâtisseur. On lui doit notamment de grands aménagements baroques à Vienne. Pour exemple, il fait appel à Fischer Von Erlarch pour des aménagements à la Hofburg. La bibliothèque de la Hofburg et son magnifique décor baroque en sont un vivant exemple.
L’enfance de Marie-Thérèse, née en 1717, deux ans après la mort de Louis XIV, est heureuse et l’éducation de la princesse est raffinée. On lui a choisi comme gouvernante la comtesse Fuchs à laquelle Marie-Thérèse restera attachée toute sa vie.
A 7 ans, on la marie à François-Etienne de Lorraine, alliance fortement appuyée par Charles VI, son père, pour des raisons de stratégie. On confia au jeune époux l’armée autrichienne mais il s’avéra piètre capitaine. Elisabeth Badinter le décrit ainsi « joli jeunne homme aux yeux bleus et à l’allure sportive (…) En revanche, c’est un élève dissipé dont le niveau est quasiment nul, il sait à peine lire, annone à haute vois, ne connaît que l’écriture phonétique (…). Il n’empêche que l’homme sait se comporter en prince consort remarquable qui permettra à Marie-Thérèse de régner en paix et intelligence.
Marie Thérèse d’Autriche une souveraine de Vienne
Tandis que Marie-Thérèse donnait d’abord trois filles, l’enjeu international se profile et s’affine. Et par la Pragmatique Sanction élaborée par son père, donnant l’héritage de la Couronne d’Autriche à l’aîné de la progéniture quelque soit son sexe, la voilà propulsée au-devant de la scène autrichienne. Marie-Thérèse devient ainsi impératrice d’Autriche à Vienne. Femme seule assez mal préparée à la cause politique , Marie-Thérèse va cependant vite s’initier et s’emparer du pouvoir. Elle écoute et sait s’entourer. Elle demeure aussi très proche de son mari qu’elle aime passionnément, ce qui est réciproque bien qu’il la trompe beaucoup.
Marie-Thérèse donne d’abord 16 enfants à Vienne et veillera à leur donner à chacun une couronne européenne. La plus connue est celle de la France, quand elle mariera sa fille Marie-Antoinette à Louis de France.
Mais les ennemis se profilent. A commencer par, Frédéric II de Prusse qui s ‘avère d’abord un ami. Mais il abat vite ses cartes. En effet, il veut la Silésie, une riche province d’Autriche. Ensuite, Marie-Thérèse découvre l’état des finances de sa patrie qui s’avèrent terribles. Enfin, elle doit faire face aux espions européens qui, à défaut de se trouver dans son antichambre, se trouent dans sa chambre. Férue de musique, elle accueillit très cordialement le jeune Mozart à sa Cour, le prit sur ses genoux mais refusa par la suite la demande e mariage que fit ce dernier à ‘égard d’une de ses filles.
Marie Thérèse d’Autriche une souveraine de Vienne
En dépit de tout cela, on doit à cette souveraine la réorganisation de l’armée et le rétablissement des finances. On lui doit aussi la centralisation du pouvoir, la souveraineté en Autriche et le rapprochement avec la Pologne. Sa tombe à la Crypte des Capucins est grandiose, elle s’associe à celle de son époux et se situe quasiment au centre du parcours. Elle symbolise réellement le pouvoir pris par les femmes au Siècle des Lumières en Europe