Louise de la Vallière, un amour de Louis XIV. Première favorite officielle de Louis XIV, elle vécut à la Cour de 1661 à 1674. Après avoir donné 4 enfants au roi, elle céda sa place à la Montespan et se retira chez les Carmélites où elle finit ses jours.

LA GRACE DE LA JEUNESSE

C’est grâce à son beau-père, maître d’hôtel d’Henriette d’Angleterre, belle-sœur du roi, que Mademoiselle de La Vallière entra à la Cour de Versailles. Là, elle grandit dans un milieu éblouissant et vaniteux dans laquelle elle brille discrètement, par son humilité et ses expressions bienveillantes. De plus elle boite quelque peu, si bien que son bassin ondulant légèrement lui donne un certain charme. Ses yeux sont bleus, ses cheveux sont presque argentés à force d’être blonds. Ses regards sont languissants et quelques fois aussi pleins de feu, de joie et d’esprit…nous dit le pamphlet du Palais Royal.

Mademoiselle de la Vallière ne se maquille presque pas, ce qui détonne dans une cour qui cultive le fard de façon extravagante. Son corps est un d’une certaine maigreur reflétant une fragilité qui ajoute à ses charmes. Le roi l’a remarqué, il s’en émeut et se confie à son médecin Chiron qui le rassure. En effet, il arrive au roi de tourner son regard vers la jeune femme dont le regard languissant le touche plus d’une fois. Si bien que le roi se rapproche de sa belle-soeur Henriette d’Angleterre. Cette affection soudaine ne passe pas inaperçue et la Cour s’en offusque. Ainsi, lors des promenades nocturnes, il arrive au roi de quitter la voiture de sa belle-soeur pour se rendre dans celle de la jeune fille.

L’AMOUR ET LE REMORD

Un jour de giboulée à Fontainebleau le roi devient son amant et une immense passion se déclara. Il l’aimait profondément et admirait l’amour désintéressé de la jeune tourangelle. Le roi voulait la voir constamment et employa le marquis de Dangeau pour lui écrire des lettres enflammées. Et ce dernier se trouva dans une singulière posture.  puisqu’il rédigeait en même temps les lettres du roi à la Vallière et les réponses de la favorite. Seulement voilà, mademoiselle de la Vallière fut prise de remords. Profondément pieuse, elle se voyait en perpétuelle damnation. Elle n’accepta jamais sa situation et se campa dans une agitation nerveuse qui la conduisit à des actes désespérés.

Ces actes la conduisirent à plusieurs reprises au couvent. En effet, elle avait jeté son dévolu sur le couvent des Visitandines à Chaillot. Un jour, le roi lui demanda de le tenir informé des galanteries d’Henriette d’Angleterre. Louise refusa et le roi entra dans une colère noire. Elle se retira en espérant une réconciliation qui ne vint pas. Alors Louise s’enfuit au couvent et le roi mis au courant alors qu’il recevait les ambassadeurs d’Espagne, sauta sur son cheval pour aller la chercher. Les religieuses affolées, avaient retenu la jeune fille au parloir. Ce qui permit de lui parler pour la convaincre de revenir.

UNE VIE RECLUSE AU SERVICE DU ROI

Leur liaison perdura mais elle devait rester secrète par égard pour Anne d’Autriche qui venait d’accoucher du dauphin. La Vallière resta dans l’ombre mais elle connut quelques enivrants triomphes. Le premier et sans doute le plus beau fut le carrousel que le roi donna en 1662 aux Tuileries en son honneur. Mais il fallait demeurer dans l’ombre. Le roi lui acheta une petite demeure, le palais Brion où elle accoucha en secret de deux enfants Louis de Bourbon et Mademoiselle de Blois.

Anne d’Autriche si bienveillante par la suite n’était pas encore habituée aux écarts de son royal époux. Louise devint sa bête noire. Pour autant le roi resta fidèle à Louise pendant 6 années, lui accordant tous les égards malgré sa vie recluse. Mais un jour, l’ombre de la Montespan entra dans les couloirs de Versailles et le roi se lassa de notre tourangelle. Il la fit duchesse ce qui confirma le mauvais présage sans pour autant se résoudre la quitter. Louise aimait toujours de cet amour pur qui subit toutes les humiliations. En effet, le roi passait par sa chambre pour rejoindre celle de la Montespan.

UNE FIN TRES PIEUSE

La reine elle-même interdit que Louise approche le roi, surtout pendant la campagne de Flandres. La rupture viendra de Louise, en ce matin d’avril 1674, où elle entra au Carmel. Elle alla demander demander pardon à la reine qui avait changé, et elle pardonna. Louis XIV en pleur, la Cour plutôt émue. Et Louise monta dans son carrosse, entra aux Carmélites pour ne plus jamais en sortir.

Trente six ans après, la recluse quittait ce monde avec toute la grâce qui avait orné sa vie.