Louis XVIII et la Restauration. On a souvent reproché à la Restauration d’avoir incarné la réaction. Or, elle a surtout arraché les Français à ses mauvais souvenirs, ses terreurs et ses rancunes. Lorsque Louis XVIII meurt, la France est forte et prospère. Elle est aussi restaurée.
Lorsque Louis XVIII revient en France, il n’a aucun pouvoir, ni cour, ni armée, ni trésor. Il vient juste avec sa nièce la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI et Marie Antoinette. Il fallait pourtant bien qu’un roi légitime revienne en France. C’est ce que Talleyrand se chargea d’expliquer au tsar, au roi de Prusse et au général autrichien. Mais quand on lui répond que personne ne connaît Louis XVIII, il rétorque que la France n’a pas besoin d’une nouvelle idole.
Et pourtant Louis XVIII su s’imposer. Il dit aux maréchaux exactement ce qu’ils voulaient entendre et les rassura. Il maintint le code civil, la Légion d’Honneur et les titres impériaux. Aucune représailles ni confiscation de biens. Puis il reçut le tsar en s’asseyant sur un fauteuil, tout en lui tendant un tabouret. Pour l’ouverture de la session du Palais-Bourbon, il se fit élever un trône. Il plaça à sa droite la Chambre des Pairs, à sa gauche la chambre des Députés. Ne pas faire de vague (voilà son maître-mot), et reprendre ses droits.
Ainsi Louis XVIII va se servir de sa légitimité pour contrer les convoitises de ses voisins. Et c’est cette carte qu’il jouera même après les Cent Jours, encore plus après Waterloo. Et face à la déferlante des armées alliés contre la France, il dira « j’accours une seconde fois pour me placer entre les Français et les armées alliées ». Il obtint que l’invasion ennemie s’arrête. Il obtint ensuite la création d’une Commission centrale de réquisition.
Puis il établit un gouvernement et prend comme ministre des Affaires Etrangères le duc de Richelieu. Enfin, il demande aux alliés de rendre à la France une vie possible afin de rétablir l’ordre. C’est un bien faible argument mais le duc de Richelieu sut magnifiquement s’en servir. Il fit réduire les demandes prussiennes. Puis, avec Blacas, ministre de la Maison du roi, il s’attacha à rembourser les dettes de Napoléon et les frais des Cent Jours. Puis il réduisit considérablement les dépenses de l’Etat et bénéficia de la confiance des fonctionnaires.
Enfin, la nouvelle Chambre était assoiffée de vengeance et il s’instaura ce qu’on appela la Terreur Blanche. Les dénonciations plurent mais Louis XVIII fit diminuer le nombre de coupables et s’arrangea pour que certains puissent s’exiler. Mais il ne put empêcher l’exécution de Ney.
Louis XVIII et la Restauration. On a souvent reproché à la Restauration d’avoir incarné la réaction. Or, elle a surtout arraché les Français à ses mauvais souvenirs, ses terreurs et ses rancunes. Lorsque Louis XVIII meurt, la France est forte et prospère. Elle est aussi restaurée.