Les jardins japonais conférence. Ces jardins d’abord construit par des moines sont avant tout des lieux de méditation bouddhique. L’eau, la montagne de pierre, le feu des lanternes en sont les éléments principaux. Ils ornent les jardins, lieux de méditation sur l’ordre du monde et son impermanence. Par la suite, ils s’organisent en différents types, comme les jardins secs ou les jardins de mousse. Enfin, certains maîtres de thé ont favorisé la construction de pavillon pour accueillir leur hôte ou pour méditer.
L’art des jardins japonais est avant tout une démarche philosophique dans laquelle domine l’idée d’impermanence. Cette dernière est provoquée par l’instabilité climatique du Japon, les tsunamis et les tremblements de terre. Aussi le jardin est un reflet de cette quête d’adaptation à cette fragilité. Les paysagistes l’ont ainsi conçu comme une sorte de refuge philosophique pour celui qui le vit et le contemple.
Dans ce cadre, le bouddhisme zen a eu un rôle précoce et fondamental. C’est pourquoi les créateurs de jardins sont d’abord des moines. Ainsi, à Sohomyocho les moines ont bâti du XIVe au XVIIe siècle 23 petits temples où l’on pratique d’une manière ou d’autre la méditation zen.
Par ailleurs plusieurs styles vont se développer. Au temple Daisen In, la simplicité végétale et minérale domine. On met en scène des pierres de façon à évoquer le chemin de vie. De toute autre façon, le jardin du thé du Daitoku-Ji se conçoit comme un sous-bois dont le parcours purifie le corps. La végétation se constitue d’érable et de mousse. Elle permet à l’invité de purifier son corps avant la cérémonie du thé que lui propose son hôte dans le pavillon. La superficie des jardins paraît petite. Mais c’est la disposition des pierres plates en zig-zag qui donne l’impression d’un long parcours.
La préparation du thé est soumise à des règles strictes mais elle est décontractée. Elle fait partie intégrante de la voie du thé, de la purification intérieure. Muso Soseki, moine du XIVe siècle a écrit toute une réflexion sur la philosophie et la culture du thé. Il a également construit plusieurs jardins. Plus tard, au XVIe siècle, Se no Rikyû est un maître de thé qui contribuera beaucoup à développer son enseignement.
Un autre moine dont le nom est inconnu, aurait construit le fameux jardin sec du Ryoan Ji. Ce jardin du XVe siècle est totalement dépourvu d’eau, de plantes et d’arbres. 15 pierres divisées en 5 groupes entourées de mousse et posées sur du gravier le compose. Et leur disposition a donné lieu a de multiples interprétations. La caractéristique de ce jardin de méditation, est qu’il est impossible de voir toutes les pierres en même temps.
Au temple Gingaku-Ji, on admirera le pavillon d’argent, qu’entoure un magnifique jardin sec à l’esthétique très épurée. C’est dans ce jardin qu’on peut admirer le fameux trône tronqué dont seule la méditation permet den comprendre la signification.
Un des temples abrite un shiro-shoin , salle d’étude recouverte de tatamis utilisée comme salle de réception pour l’élite militaire à l’époque Kamakura.
D’un tout autre style, la villa Katsura arbore un style rustique. De même, le temple de Jinko-In édifié au XVIIe siècle par Katagari Sadamasa, seigneur féodal. Mais il était aussi un maître de thé qui prônait un retour au style simple. Par ailleurs, on orne certains jardins de lanternes. Leur flamme représente l’élément Feu (Ka) qui complète les éléments de l’Air et de l’Esprit. Par ailleurs, il existe aussi les jardins de mousse, tel le jardin du temple Saido-Ji. Il est fait pour apaiser l’âme et l’esprit et favoriser l’éveil du bouddhisme Zen.