L’ère Meiji ouvre une nouvelle ère au Japon en 1868 avec l’arrivée au pouvoir de Mutsu Hito. Le Japon sort enfin de l’autarcie. Les shogun perdent leurs terres et le territoire japonais est repensé. La révolution industrielle est en marche, ainsi que l’ouverture sur l’occident.
Au moment où le Japon rouvre ses portes à l’occident en 1868, il se trouve alors sclérosé par un système féodal obsolète. En effet, la société divisée en quatre castes, guerriers, agriculteurs, commerçants et artisans place les vertus de la morale confucéenne au-dessus du développement économique. Ainsi le Japonais s’évertue à pratiquer d’abord des codes de bonté, de gentillesse, de droiture et de fidélité. Mais cela ne rend pas pour autant du Japon un pays riche. L’une des premières réformes de l’ère Meiji sera de faire disparaître ces quatre classes sociales traditionnelles.
Avec le jeune empereur Mutsu Hito, le contrôle est désormais exercé par un gouvernement central. Il se garde d’abord de toute aventure militaire à l’étranger. Pour autant, il renforce l’armée et développe considérablement l’industrie sidérurgique et la construction navale. Puis il lutte contre l’inflation pour lancer une industrie moderne. Cette dernière est d’abord basée sur la production artisanale telle que la soie brute et la culture du thé. Puis le gouvernent encourage l’industrie privée. Ainsi la production d’estampes, de porcelaines, de laques et d’éventails se développent considérablement et s’exportent.
Si le déclin du pouvoir des samouraïs, détenteurs des traditions, provoque la fin du port du kimono, il développe cependant un nouveau type d’art. Ce sont des laques et des cloisonnés, ainsi que des céramiques qui bénéficient de techniques plus modernes. Les chemins de fer et le tramway remplacent les chevaux. Ainsi, le déplacement entre les villes se facilitent.
Les estampes de Kanawabe Kyosaï nous révèlent un Japon en pleine mutation. Il utilise notamment la caricature pour se moquer des paradoxes d’une société arriérée qui se modernise. Shibata Zeshin, quant à lui, innove dans une technique de peinture laquée pour représenter des sujets traditionnels ou modernes. Ainsi la production d’estampes s’intensifie et s’exporte presque autant que la porcelaine et les laques.
Désormais la capitale est Tokyo, l’ancienne Edo. Les villes s’urbanisent et des usines se construisent. Toute sorte de production augmente et donne à chacun le pouvoir de vivre autrement que par sa caste. Ainsi, en près de 50 ans, le Japon est passé d’un état féodal à une société moderne et industrialisée.
L’ère Meiji.
Véronique Proust