Le palais des Tuileries souvenir d’une aile du Louvre disparue aujourd’hui. Tous les gouvernements de l’Ancien Régime se sont appropriés ce palais jadis construit par Catherine de Médicis. Ce qui en fit de lui un symbole d’occupation parisienne des gouvernements royaux et impériaux que les Républicains brûlèrent en 1871.
Après la mort d’Henri II dans son hôtel des Tournelles, Catherine de Médicis envisagea de s’installer dans un lieu appelé « la Sablonnière » située entre le Louvre et l’enceinte de Charles V. A cet endroit plusieurs ateliers de potiers et de tuiliers étaient installés ce qui donna le nom du nouveau lieu : les Tuileries. En 1564, elle fait raser ces bâtiments et demande à Philibert Delorme de lui bâtir un palais. Ce dernier imagine un palais carré entouré de 4 ailes et dirige les travaux jusqu’à sa mort en 1570. Il est remplacé par Jean Bullan, mais les travaux ralentissent, et seule l’aile orientale est construite.
Par ailleurs, Catherine de Médicis demande à Pierre II Le Nostre de lui bâtir un jardin. Les Le Nôtre forment depuis Charles VII une dynastie de Jardiniers en Anjou. Catherine de Médicis qui y séjourne souvent, attire à Paris ce marchand fruitier, grand-père d’André. Il devient jardinier du roi en 1572. Son fils Jean deviendra le chef de la communauté des maîtres jardiniers et devient incontournable en la matière. A cette époque les nobles font des travaux dans leurs domaines et font appel à lui pour leurs jardins. Il travaille aussi pour Henri IV, Marie de Médicis au Luxembourg et Richelieu au palais Cardinal.
En 1607 Henri IV décide de relier le Louvre au palais des Tuileries par une grande galeries, dite « Galerie du Bord de l’Eau ». L’architecte Lemercier la termine par le pavillon de Flore. Claude Mollet dessine les jardins côté Louvre, et Jean Le Nostre coté Tuileries.
A la mort d’Henri IV en 1610, les travaux ralentissent à nouveau. Et le jeune Louis XIV se contente juste de demander à François d’Orbay d’élever le pavillon de Marsan en face du pavillon de Flore. André le Nôtre travaille avec son père dans les jardins et devient jardinier du duc d’Orléans. Louis XIV songe un temps à construire une galerie face à la galerie du bord de l’eau. Mais il préfère attirer la cour à Versailles et abandonne le projet.
Durant le règne de Louis XV, les Tuileries et leurs jardins sont un lieu de villégiature. Pour divertir Louis XV enfant on construit un manège derrière les écuries. Mais les jardins de Versailles deviennent la préférence de la Cour et les Tuileries ne reste qu’un palais déserté et un jardin sans promeneurs. Au moment de la Révolution Française la famille royale est ramenée à Paris sous escorte au palais des Tuileries. Les Parlementaires s’installent dans les écuries pour mieux la surveiller. C’est dans cette salle d’assemblée nationale que la république sera proclamée le 21 septembre 1792.
Quant à la famille royale, elle vit aux Tuileries jusqu’au 10 août 1792 où les parisiens s’insurgent. Louis XVI se réfugie dans la salle du Manège, les gardes suisses défendent les Tuileries tant qu’ils peuvent. Mais la famille royale est arrêtée et enfermée à la prison du Temple. Le Comité du Salut Public installa ses bureaux dans l’ancien appartement de Marie-Antoinette et organisa la Terreur. La suite, on la connaît.
En 1800, Napoléon y installe ses appartements et commande la construction de l’arc du Carrousel. Joséphine déteste ses appartements dont la décoration lui paraît surannée. Pour autant, c’est dans ces lieux que naît le prince impérial en 1811. Puis Louis XVIII s’y installe et y meurt paisiblement. Son successeurs Charles X y demeure aussi jusqu’à ce qu’il doivent quitter les lieux précipitamment au moment des Trois Glorieuses. Louis-Philippe devra aussi s’enfuir des lieux lors de la révolution de 1848.
Napoléon III ne pense pas s’y installer mais plutôt fermer la cour des Tuileries en construisant une aile pendante à la galerie du Bord de l’Eau. Il y installe le long de la rue de Rivoli, un magnifique appartement où il reçoit de façon somptueuse toute l’Europe. Durant une décennie seulement le palais du Louvre s’organisait autour d’un grand jardin. Mais sous la Commune en 1871, les révolutionnaires républicains incendient ce palais des Tuileries qui symbolisent à leur yeux tous les anciens régimes. L’aile disparaît totalement et le palais du Louvre devient une vaste palais en forme de U ouvert vers les Champs-Elysées.
Aujourd’hui, on se pose régulièrement la question de savoir si oui ou non on reconstruit cette aile disparue mais il y a d’autres priorités bien évidemment.
Le palais des Tuileries souvenirs d’une aile du Louvre disparue. Visite guidée disponible tous les jours sauf le dimanche. Renseignements 01 42 80 01 54