Le château de Cormatin, un joyau XVIIe siècle en Bourgogne. Ses décors du XVIIe siècle se constitue de boiseries peintes en lapis lazzuli encadrant de sublimes peintures sont exceptionnels. Notre conférence s’attachera à les décrire et les décrypter dans un contexte de propriétaires cultivés, modernes et mécènes.
Des dessins nous montrent la progression de la construction de ce château voulu par Antoine de Blé, marquis d’Huxelles. Ce dernier répondait alors au vœux d’Henri IV de voir sa noblesse s’installer à la campagne. Ainsi, Antoine édifie un premier château que son fils achève. Les travaux de gros-oeuvre débutent en 1606 mais les décors commencent entre 1627 et 1629. A cette époque Jacques, fils d’Antoine, réalise une carrière fulgurante comme beaucoup de ses contemporains. Nommé marquis par le jeune Louis XIII, Il est d’abord conseiller au Parlement de Bourgogne puis maître de camp du régiment d’Huxelles et enfin gouverneur de la ville et de la citadelle de Châlon.
Très vite il continue la construction du château de son père qu’il dote d’appartements somptueusement meublé. Un appartement pour sa jeune épouse, Claude Phélypeaux, fille d’un homme très influent auprès du roi. Aussi aménage-t’il un appartement que forment une antichambre, chambre et cabinet, ordonnance toute nouvelle dévolue aux Grands. Sur les murs, des lambris peints selon une mode contemporaine qui aura une véritable postérité.
Jacques étant proche Marie de Medicis il se sera sans doute inspiré de certaines pièces du palais du Luxembourg à Paris, que la reine a fait aménager. Pour exemple, des panneaux peints ornés de figures d’ange figurent à la salle du Livre d’Or. De même à Cormatin, des anges peints sur des lambris, distribuent la rosée, élément essentiel en alchimie pour la création du Grand Oeuvre.
L’une des plus belles pièces les plus belles est incontestablement le cabinet sainte Cécile. Son plafond a poutre peint de très grande richesse est couvert d’or et de lapis lazzuli. Cette nouveauté de teinte a d’abord été introduite à Paris vers 1620, par Madame de Rambouillet pour décorer sa propre chambre. Rare et très chère, elle reflète le goût et la richesse du marquis mais aussi son désir de paraître.
On y trouvera l’importance des cheminées, qui ressemblent presque à des retables baroques. C’est le cas de la cheminée de la chambre de la marquise d’Huxelles. Cette dernière vivait dans sa chambre, y soupait et recevait ses hôtes. De là, elle passait par le cabinet des miroirs et le cabinet sainte Cécile pour accéder à la chambre de son époux. Cette dernière possède de magnifiques tapisseries représentant les travaux d’Hercule etune série de tableaux représentant les empereurs romains. La chambre de Jacques du Blé d’Huxelles ne possède pas d’antichambre. Cette dernière a été transformée sous la Révolution en cuisine remarquablement mise en valeur.
En effet, le château longtemps abandonné a été sauvé par trois passionnés de patrimoine
Anne-Marie Joly, Pierre Almendros et Marc Simonet-Lenglart. Ces derniers l’achetèrent en 1980 pour le restaurer progressivement. Ils en ont fait un chef-d’oeuvre.
Le château de Cormatin, un joyau XVIIe en Bourgogne