La Renaissance et les Guerres de religion en Gévaudan. Ces périodes mouvementées ont marqué la vie cutlurelle et religieuse du Gévaudan
NOTRE-DAME DE LA CARCE
Les conflits entre le roi et l’évêque de Mende n’avaient pas cessé depuis le XIIIe siècle. Aussi en 1307, l’évêque de Mende, Guillaume Durand, se rend à Paris pour rencontrer Philippe le Bel. Il en ressort un traité , l’ « acte de paréage » délimitant clairement les terres relevant du pouvoir royal et celles du pouvoir épiscopal. Par ailleurs le roi de France accorde à l’évêque de Mende le titre de comte du Gévaudan. Enfin on crée un « baillage et cour commune » pour exercer une justice commune sur les terres appartenant à l’évêque et au roi.
A la suite de quoi, l’évêque Guillaume Durand fonde à Marvejols une église dont on ne sait si elle était paroisse. Cependant, le pape Martin V élève en collégiale en 1424 cette église sous le vocable de Notre-Dame de la Carce. Mais ceci n’empêche pas la ville de garder son indépendance face au pouvoir temporel des évêques.
NAISSANCE A MARVEJOLS DU PROTESTANTISME
En 1533, le diocèse de Mende se confronte aux nouvelles idées calvinistes. En effet, ces dernières pénètrent en Gévaudan par le biais des marchands lainiers qui viennent de Nîmes par les Cévennes. A Marvejols, on accueille plutôt bien les doctrines calvinistes de Blaise Mallet. Si bien qu’en 1568, un quart des Marvejolais est protestant ainsi que toute la population de saint Léger-de-Peyre. Les deux religions se pratiquaient sans peine et dans une paix relative. Mais tout bascule lors de la saint Barthélémy.
En effet, le baron Astorg de Peyre converti au protestantisme se rend à Paris pour le mariage d’Henri de Navarre et de la reine Margot . Et il meurt au cours du massacre qui suit. Sa veuve, Marie de Crussols veut venger son époux. Aussi confie-t’elle au jeune Matthieu Merle le soin de ravager le Gévaudan.
LES GUERRES DE RELIGION
L’habile capitaine prend le Malzieu, Grèzes et Mende, massacre tout sur son passage jusqu’à détruire une partie de la cathédrale. Le roi Henri III réagit et envoie le duc de Joyeuse avec une armée de 6000 fantassins pour détruire Marvejols et la forteresse de Peyre. Après plusieurs jours de siège, les Marvejolais se rendent et le duc de Joyeuse massacre les habitants, pille la ville et rase l’enceinte. Marvejols devenait ainsi une « ville martyr ».
Les années qui suivent furent terribles. Epidémie et disette s’ajoutèrent à la dette abyssale des Gévaudanais à qui l’on demande aussi de payer les sommes engagées pour l’expédition de Joyeuse.
HENRI IV ET MARVEJOLS
L’abjuration d’Henri IV, sa conversion au catholicisme et l’Edit de Nantes change la donne. Marvejols devient une « place de sûreté » qui garantit la liberté de culte aux Huguenots. Les pasteurs peuvent s’installer à Marvejols qui se dote d’un temple protestant rue Daurade. En 1598, par des dons considérables, des exemptions fiscales, le roi Henry IV favorise la reconstruction de Marvejols et fait édifier des remparts. Voilà pourquoi une statue d’Henri IV réalisée par Emmanuel Auricoste en 1956 vous accueille à l’entrée de la ville lorsqu’on arrive par le nord.
Progressivement et non sans peine, les ordres religieux retrouvent leur marque : Cordeliers, Jacobins, Augustins et Capucins. On crée une maison consulaire pour rendre justice. A la révocation de l’édit de Nantes en 1685, les biens protestants sont attribués à l’hôpital.
La renaissance et les Guerres de religion en Gévaudan.
Véronique Proust