Hans Memling le maître de Bruges. Installé à Bruges sans doute en 1465, il devient très vite un peintre reconnu. Spécialiste de portraits, on lui doit aussi de nombreux panneaux religieux. A Bruges, son œuvre la plus connue est la châsse de sainte Catherine. Occasion pour nous de découvrir Bruges au travers des œuvres du grand peintre
On mentionne Hans Memling à Bruges pour la première fois le 30 janvier 1465 sous le nom de Jan Van Mimmelinghe, fils de Hamman né à Seligenstat. Son origine était donc allemande.
Selingestat était une petite ville assez importante à l’époque et bénéficiait des faveurs de l’archevêché et de l’électorat de Mayence. L’agriculture et le tissage de la laine étaient les principales sources de revenus.
Nous ne savons rien de sa date de naissance et de sa formation. Mais on sait qu’il avait vraisemblablement 11 ou 12 ans lorsque la peste ravagea la région rhénane en 1451. Ce qui permet de dater sa naissance de 1440. Par ailleurs, on suppose qu’il travailla longtemps comme compagnon dans un atelier à partir de 1460.
Il est possible qu’il ait fréquenté l’atelier de Van der Weyden. En tout cas, il quitte l’Allemagne pour s’installer et se marier à Bruges.
En 1466 il habite une grande maison de pierre du côté de la Sint Joris Straat qu’il acheta par la suite.
Des tableaux que l’on connaît d’avant 1472, l’influence de Weyden est évidente.
En 1474 Memling devient membre de la Confrérie religieuse de Notre-Dame des Neiges. Les membres appartenaient à la noblesse, au clergé et à la riche bourgeoisie. Même Charles le Téméraire et l’évêque de Tournai en faisaient partie. Aussi, Memling y voyait des confrères tels que Petrus Christus.
C’est à cette époque vraisemblablement qu’il réalise le martyre de St Sébastien de Bruxelles, et le triptyque de John Donne. Mais son œuvre la plus populaire est la châsse de St Ursule qu’il acheva en 1489.
Dans les années 1480, à la fin de sa vie, ses thèmes de prédilection sont des Vierges trônant entourées de donateurs.
A Bruges, un nombre exceptionnel d’œuvres de Memling ont été conservées. En effet, on lui connaît 30 portraits et une vingtaine de retables ou de tableaux religieux avec des donateurs. Par ailleurs, on lui attribue une quinzaine de représentations isolées de la Vierge.
Ses commanditaires étaient pratiquement tous de riches bourgeois, commerçants et banquiers. Ils étaient souvent étrangers, tels des italiens qui entretenaient des relations commerciales avec Bruges.
Le style de Memling est statique et spatial, son esthétique est idéalisatrice et rationnelle. Ses tableaux sont des constructions ouvertes qui créent un espace articulé de manière synoptique en largeur en profondeur dans lesquels les personnages sont disposés comme des sculptures ou des figurines.
La vie du Christ et de Marie sont la thématique essentielle de ses œuvres mais à la différence des ses contemporains, il a représenté comme nul autre les épisodes des Evangilesoù l’élément narratif a un très grand rôle. La figure humaine domine ses compositions. Les silhouettes sont élancées.
Les visages ont souvent l’air absent et impassible. Les visages sont ovoïdes avec un modelé doux et les personnages acquièrent une personnalité par un rendu précis d’une physionomie particulière.
Memling est aussi le premier artiste non italien qui place le portrait devant un paysage
Sa technique picturale est stratigraphique et fluide et les couches picturales sont nettement moins nombreuses que chez les autres peintres.
Memling est avec Dirk Bouts et Hugo van der Goes le principal continuateur de la nouvelle tendance picturale qui se développa dans les Flandres. Le réalisme optique devenait alors une nouvelle forme d’expression de la dévotion et du mysticisme.
Cette imagerie caractérisée par la fusion physique du monde sacré avec le monde humain plut beaucoup dans le monde intellectuel à la veille de l’Humanisme.