Fra Angelico conférence projection. Fra Angelico naît dans une Florence en pleine effervescence. Le Duomo de la cathédrale fait l’objet d’un concours qui réunit deux grands génies. Le premier, Brunelleschi échafaude un dôme circulaire sur une ancienne structure gothique triangulaire, ce qui est un tour de force. Le second, Alberti traite les sujets de la porte du baptistère la sculpture en trois dimensions ce qui était inconnu.

 

En terme de sculpture Ghiberti répond en même temps que Brunelleschi dans le concours de la porte du Baptistère. Il introduit un espace nouveau. Alberti, Ghiberti sont avec Donatello de nombreuses personnalités qui insistent sur l’idée d’appréhender le monde de façon objective et non de façon symbolique. Ainsi ils se questionneront sur la manière de  représenter  un paysage. Fra Angelico qui est un artiste de son temps, fera de même.

 

Les historiens situent sa date de naissance entre 1387 et 1400. En 1417, il entre dans la confrérie san Niccolo di Bari, une branche de Dominicains minoritaire de Flagellants qui requiert la pauvreté et l’ascétisme absolus. Très vite il se met à peindre et se trouve influencé par Lorenzo Monaco. Ce dernier peint des sujets délicats avec un certain lyrisme et un goût prononcé pour la ligne sinueuse. En 1427, Fra Angelico est ordonné « Frère Johannes petri de Muscello ». Mais le caractère angélique de ses œuvres lui feront donner le surnom de Fra « Angelico ».

 

Désormais sa peinture sera essentiellement religieuse. En 1428 il peint la Palla de Fiesole. Bien qu’elle présente certains caractères archaïques, on y sent une intention de s’émanciper du goût byzantin. Puis en 1430, il peint la belle Annonciation du musée du Prado où l’on voit qu’il a tiré la leçon de la recherche spatiale de Masaccio . Cependant, Fra Angelico enveloppe ses corps et ses draps d’une manière diaphane. C’est là toute la différence avec ses contemporains. En effet Fra Angelico est un frère Prêcheurs et il peint pour convertir et prier. Ainsi, et par la suite, chaque détails de ses tableaux correspond à une conception théologique précise.

 

Ainsi dans l’Annonciation  de Cortone, la Vierge se trouve dans un édicule à trois arcades. C’est qu’elle vient d’accepter d’enfanter et d’accomplir ainsi la Trinité. Par ailleurs, les détails des fleurs et de la nature sont une louange à l’œuvre de Dieu. Puis, conscient des avancées techniques de son temps, il introduit une perspective audacieuse dans son Jugement Dernier réalisé en 1431. En effet, au centre et en bas du tableau, une ligne en perspective trace la voie des tombes qui s’ouvrent qui amplifie considérablement l’espace.

 

Cette modernité ne l’empêche pas pour autant de respecter les conventions. Par exemple, dans le Couronnement de la Vierge du musée du Louvre, il insiste sur les attributs des saints comme à l’époque gothique. Par ailleurs, le thème même est gothique. Il ornait autrefois le portail de la Vierge dans les cathédrales. Mais la dominante du bleu, le carrelage en récession, la finesse des détails en font une œuvre de grande modernité.

 

En 1436, Cosme de Medicis a fait restaurer le couvent San Marco et les Dominicains s’y installent. Et l’on demande à Fra Angelico d’ornée les cellules de scènes de la vie du Christ. Il y déploiera un art de grande envergure, mais tout aussi méditatif que ses tableaux. Par exemple, dans sa figuration du Christ aux outrages, il a ôté les personnages traditionnellement représentés bafouant le Christ. Il les a juste remplace par des têtes et des mains qui crachent, tapent et flagellent. Ainsi ce n’est pas sur les faits qu’il invite à méditer mais sur les faits.

En 1447, il est appelé à Rome pour décorer la chapelle nicoline du Vatican. Aidé de Benozzo Gozzoli. S’y déploient des personnages majestueux dans une composition claire et structurée.

 

Après un retour à Florence, il reviendra à Rome pour peindre la chapelle du pape Nicolas V. A partir de là, il est difficile de cerner exactement son œuvre. Il meurt le 18 Février 1455. Fra Angelico sera béatifié. Et en 1984, Jean Paul II l’a proclamé saint patron des artistes après saint Luc.