Foujita un artiste japonais à Paris dans les années folles. Personnage unique et extravagant, Foujita crée un art graphique et pictural où il traite des sujets parisiens à la manière orientale. Ce regard particulier apporte un souffle nouveau dans la production des artistes de Montparnasse.
Les débuts artistiques de Foujita dans un Japon traditionnel de l’ère Meiji sont fulgurants. Tsugouharu Foujita est d’abord initié à l’art à l’école des Beaux Arts de Tokyo en 1910. Puis, il décide de quitter le Japon pour la France en 1913, à la faveur de l’ouverture de son pays à l’Occident. A Paris, il rencontre les artistes de l’École de Montparnasse et va vite en devenir un des protagonistes les plus originaux. Avec son look de marin en salopette coiffé au bol, il arpente le boulevard de Montparnasse. Il impose un art graphique aux saveurs orientales au sein de l’avant—garde parisienne. Ce nouveau style n’aura pas d’autres échos à son époque.
Foujita est avant tout japonais et l’art de son pays est indéniablement attaché au graphisme et à l’estampe. Si l’on connaît peu la nature de sa formation à Tokyo, son sens du trait place son art dans le registre du réalisme. Après s’être séparé de son épouse japonaise il arrive à la capitale française. Là, il est ébloui par la liberté créative qu’offre l’École de Paris. Cette dernière est représentée par des artistes de tous pays, juifs surtout, mais aussi d’Europe centrale. On y trouve essentiellement Modigliani, Chagall, Kremègne, Soutine, Pascin, Van Dongen ou Kisling..
Si Foujita s’intègre à cette société créative et tapageuse. Ceendant, il y a le problème de la langue. En effet, rares sont ceux qui parlent le français. C’est ainsi que l’art de l’avant-garde sera leur langage. Foujita le pudique japonais qui ne connaît que le petite épouse soumise et sèche, rencontre la sulfureuse Kiki. Cette dernière ne fait pas de chichi: une idylle naît, un modèle s’impose.
Après la Première Guerre Mondiale, Foujita se distingue par le portrait grave et léger à la fois, s’impose dans la scène picturale parisienne. Ses scènes de genres plaisent. En effet, ce sont des intérieurs de cafés ou des coins de rues dont ont les perspectives basculent à la manière asiatique. Pas de lignes de fuite mais des superpositions de plans en biais qui se chevauchent et se retrouvent sur une même feuille. Le secret: un graphisme précis et expressif d’une nouveauté inouïe.
En 1924 l’artiste rencontre Youki, Lucie Badoud, une fille formidable qui l’aime et le comprend. Elle est sa muse et son modèle et l’artiste heureux crée le meilleur de lui-même. Foujita aura très vite une part internationale dans le monde des arts. Ainsi, on le voit aux États-Unis ou en Amérique latine. Mais les évènements de Seconde Guerre le secouent profondément. Après Hiroshima, il se convertit au catholicisme. Il offre à la ville de Reims une fresque émouvante sur le Calvaire du Christ qui n’est pas sans rappeler le graphisme dynamique de Shongauer.
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