Fêtes et carnavals dans la peinture vénitienne. Si sa prospérité décline au fur et à mesure de l’avancée des Ottomans, Venise demeure au XVe siècle une ville resplendissante. Les riches marchands ornent leur palais de fresques et de beaux meubles. Mais ils commandent aussi des œuvres religieuses pour orner les églises.
Ainsi Mantegna peint avec Giovanni Bellini un Christ bénissant pour intégrer le polyptique de saint Luc qu’il commence en 1453. L’inspiration dramatique que l’on lit sur le visage du Christ montre un intérêt de Mantegna pour les maîtres du nord. Mais sa formation dans l’atelier de Squarzione qui possédait une belle collection d’antique se perçoit assez vite dans son Saint Sébastien. En effet, le corps tout antique du saint est attaché à un pilastre grec.
Par ailleurs, Carpaccio nous peint la vie de saint Etienne en dotant ses compositions de coupoles orientales et d’hommes aux turbans. Au fond de la composition, la représentation imaginaire du Saint Sépulcre donne un aspect oriental. Ceci permet de rappeler que Venise possède une flotte considérable qui lui permet de s’ouvrir au commerce avec l’Orient.
Un des personnages importants de la société est le condottiere. Considéré comme chez des mercenaires engagés par les citadins pour défendre leur ville, il ont un prestige important. Ainsi le portrait de condottière de Messine nous montre la dureté du militaire. En effet il l’affuble de cernes, de cicatrices sur la lèvre supérieure et le dote d’une mâchoire un peu crispée.
La génération suivante va donner aux compositions bien plus d’ampleur théâtrale. C’est le cas du Titien qui va acquérir rapidement une grande renommée dans la ville. Le second est le Tintoret, né à Venise vers 1518. Il apparaît vite, grâce à ses coloris brillant Véronèse qui s’installe à Venise dans les années 1550.
Ces trois peintres vont se côtoyer pendant trente ans. Leur rivalité leur servira aussi d’émulation. Par ailleurs, les commandes des confréries de marchands sont très nombreuses. En effet, ils vont particulièrement renouveler la peinture en utilisant systématiquement la peinture à l’huile. Par ailleurs, ils privilégient la couleur plutôt que le dessin. L’un des tableaux majeurs du Titien au Louvre est le Concert Champêtre où assis élégamment sur l’herbe, un jeune homme bien habillé joue de la flûte devant une femme nue qui l’écoute. On sait combient cette toile inspirera plus tard Manet.
Le sens de la fête et de la mise en scène théâtrale se perçoit aisément dans la grande toile de Véronèse Les Noces de Cana. Là tout n’est que foisonnement de luxe, de richesse vestimentaires et d’abondance. Le théâtral est si présent que Véronèse devra défendre sa toile devant le tribunal d’Inquisition.
La génération suivante introduira le paysage dans la peinture vénitienne. Il s’agit de Canaletto et Guardi qui installe un véritable atelier de vedute. Ainsi ils peindront des vues de Venise sous tous les angles. Tiepolo peindra les carnavals, les fêtes et les danses. Enfin Longhi plus intimiste, s’intéressera aux scènes galantes dans de riches intérieures.
Fêtes et carnavals dans la peinture vénitienne.
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