Felix Gonzalès figure majeure de l’art contemporain. Cet artiste cubain réalise des installations avec des matériaux simples. Ses oeuvres poignantes et poétiques illustrent la thématique du couple mais aussi l’engagement politique et social.
Felix Gonzalès est un artiste queer d’origine cubaine qui, après ses études à l’université de Porto Rico s’inscrit au Pratt Institute de Brooklyn. En 1981 il suit les cours d’art au Whitney Museum et découvre l’écriture de Michel Foucault , de Roland Barthe et Walter Benjamin. Et cette découverte sera fondamentale dans son processus créatif.
En 1987 il intègre le Group Material collectif d’artistes new-yorkais actif de 1989 à 1996. La plupart des artistes ont été formés par Joseph Kosuth fondateur de l’art conceptuel. Par ailleurs, ils ont souvent des positions militantes dans le domaine politique et social, leurs idées sont féministes et volontiers marxistes.
Felix Gonzales utilise de façon détournée des matériaux simples qui font partie du quotidien. Ce sont des piles de papier, des guirlandes lumineuses, des papiers de bonbon, des puzzles ou des ampoules électriques. Ainsi, il crée ainsi des situations inédites qui ne manquent pas de poésie. Son travail se situe dans le prolongement de l’art conceptuel et minimaliste des années 60.
Par ailleurs il se construit dans un dialogue et une expérience sensible avec le spectateur. « J’ai besoin du spectateur, j’ai besoin de l’interaction avec le public, dira-t’il. Sans un public ces œuvres ne sont rien, rien. »
Dans ce cadre, le spectateur est invité à déconstruire l’œuvre afin de dévoiler peu à peu sa vulnérabilité. C’est ainsi que toutes ses œuvres s’appellent “Sans Titre” toujours entre guillemets afin de dévoiler les multiples significations qu’elles pourraient avoir.
Puis à partir de 1990 il commence ses candy stacks, installations de bonbons, papier dorés dispersés ou mis en tas.. Ils représentent le processus de la mort et font un parallèle avec la disparition progressive du compagnon de l’artiste, atteint du sida. Ainsi, chaque spectateur est appelé à prendre un bonbon, provoquant ainsi la disparition progressive de l’œuvre. Ils font aussi allusion à la propagation de la maladie.
Une de ces installations de bonbons fait aussi allusion aux livraisons d’armes américaines faites au moment de la guerre du golfe. En effet, l’art de Felix Gonzales est un art engagé comme celui des autres membres du Group Material.
En 1991, il réalise une performance à grande échelle. Des panneaux publicitaires de Manhattan, Brooklyn accueillent une énigmatique photo en noir et blanc représentant un lit double vide. Les draps froissés marquent l’empreinte de deux corps disparus. Il faut dire que dans ces années le VIH tuent des millions de personnes telles le compagnon de Felix Torres. Le lit double est le symbole de la vie de couple. Mais l’absence de corps est le poignant symbole de disparition de Ross.
Une sorte d’œuvre prémonitoire car le VIH emportera aussi l’artiste à l’âge de 39 ans.
Felix Gonzalès figure majeure de l’art contemporain