Cartier et les arts de l’Islam. Cette exposition présente plus de 500 pièces (bracelets, diadèmes, colliers, sautoirs et dessins) provenant de la collection Cartier. Elles témoignent de l’engouement particulier pour l’orient de Louis Cartier après sa visite à l’exposition des Arts Décoratifs en 1904. Et cet engouement fait écho à celui de Jacques Cartier, qui, après son voyage en Inde, ouvre la voie sur e nouveaux matériaux et sur une clientèle de Maharadjas.
En 1903, le musée des Arts Décoratifs présentait une exposition sur les arts musulmans. Elle tombait à pic, dans une période où l’on préparait la séparation de l’Église et de l’État. Par ailleurs, l’orientalisme de Pierre Loti s’essoufflait. De plus, un mouvement musulman insistait pour la construction d’une mosquée dans la capitale. Louis Cartier, petit-fils de Louis-François Cartier, qui avait fondé la célèbre maison en 1847, était alors à la recherche de nouvelles inspirations. Aussi sa visite à l’exposition des Arts Décoratifs l’inspire et il commence à rassembler une collection d’objets inestimables provenant d’ Orient .
Ainsi, la première partie de l’exposition retrace l’origine de cet engouement pour l’Orient et les arts de l’Islam.
Le frère de Louis, Jacques, voit plus large, et s’en va en Inde pour explorer le marché de la perle fine. De là de magnifiques bracelets et des sautoirs de perles viennent enrichir son imagination et par là-même les créations de la maison. Au cours de ses voyages, il photographie et dessine. Ce sera entre autre, le fond d’archives de la maison Cartier. Elles serviront aux artistes et joailliers qui travaillent dans la maison. De plus, cela lui permettra de développer la clientèle des maharadjahs et de collecter des bijoux anciens.
La seconde partie de l’exposition tente d’établir les sources iconographiques qui ont inspirées la Maison. En effet, on y voit d’abord des motifs géométriques qui s’enchevêtrent en d’interminables triangles qui deviennent étoiles. Par exemple, dans les années 30, sous la houlette de Jeanne Toussaint, cette géométrie sera à l’honneur dans les bijoux de la Maison. Les prismes lumineux générés par les moucharabiehs et les canaux irrigués lui inspirent des enchevêtrements de diamants.
Cartier et les Arts de l’Islam
Les portes mauresques et leurs courbes sinueuses, l’inspirent aussi bien pour la taille des pierres que pour la forme des diadèmes. Par ailleurs, on trouve aussi les motifs d’aigrettes ou bien de pompon. Ainsi l’Orient se fond dans le dessin d’un bracelet et forme un nouveau langage. Ce sera une source d’inspiration durable, plus épurée, exotique et résolument moderne.
Grâce aux archives de la maison, on a pu reconstituer une partie de la collection de Louis, dont plusieurs œuvres sont présentées. De plus plusieurs pièces de la maison Cartier inspirées par Louis et sa collection sont exposées. Par ailleurs, l’inspiration iranienne est très présente aussi bien dans la calligraphie que dans les prismes géométriques. On trouve beaucoup de palmettes, d’écailles, de motifs d’ondulation.
Cartier et les arts de l’Islam. Exposition au Musée des Arts Décoratifs du 21 octobre 2021 au 20 Février 2022. Pour la visite guidée par Véronique Proust, contacter le 06 58 55 76 89