Année Colette. Promenade parisienne sur les pas de Colette. Cet écrivain provinciale née en Puisaye en 1873 est surtout attachée à Paris. Nous irons sur ses pas du quai des Grands Augustins aux Folies Bergère en passant par le palais Royal, les Grands Boulevards et d’autres lieux emblématiques qui ont marqué sa vie.
Tout commence au 55 quai des Grands Augustins, où elle vit avec Willy dans un appartement qu’elle déteste. Cet éditeur dirige une maison d’édition et fait travailler des écrivains sur des textes qu’il signe lui-même. Colette signera ses premiers romans « Willy », homme qui lui révélera autant l’amour que son talent d’écrivain.
Colette aime aussi les femmes et partage des divertissement saphiques avec Nathalie Cliford Barney dans son hôtel de la rue Visconti. Elle longe la Seine et décrit « Paris de sa fenêtre ». Elle évoque magnifiquement ses années rue Visconti dans « Claudine à Paris » se languissant de vivre auprès d’un père plongé dans ses études livresques et peu ouvert à ses envies.
Au Palais-Royal dont la place principale porte son nom, elle s’arrêtera souvent pour écrire. Elle restera longtemps fidèle à ce quartier puisqu’elle nous quittera en 1954 rue de Beaujolais.
Colette est une touche-à-tout, elle est à la fois écrivain, journaliste, danseuse et actrice. En 1907, après son divorce, elle ne s’appelle plus Willy mais Colette. Elle conquiert alors son indépendance, achève la série des « Claudine » qui raconte son enfance. Puis, elle se lance dans le music-hall aussi bien à Montmartre qu’aux Folies Bergères. Elle joue aussi des pièces de théâtre et réalise de nombreuses tournées dans toute la France dès 1912.
Sur les grands Boulevards, les immeubles de la presse affichent leurs façades imposantes. L’un d’entre eux abritait jadis les locaux du fameux journal « le Matin ». Elle y fait paraître de nombreux articles. Et ceux qu’elle envoie depuis Verdun en 1917, pour parler du quotidien des Poilus sont poignants.
C’est aussi dans les locaux de ce journal qu’elle rencontrera son second époux, Henri de Jouvenel. Il lui donnera une fille qu’elle surnommera « Belle Gazou ». Mais elle divorcera en 1926 et viendra habiter près de la Comédie Française, au Palais Royal. L’appartement est sombre et peu salubre, elle l’appelle « le tunnel ». L’humidité du lieu l’oblige à déménager au Claridge en 1930 puis à l’hôtel Marignan jusqu’en 1938. Entre temps, elle a épousé un troisième homme, Maurice Goudeket.
Ses années aux music-hall donnent lieu à plusieurs livres dont le plus instructif est « l’Envers du décors ». Ils nous apprennent beaucoup sur la programmation de ces salles de divertissement et la vie quotidienne des femmes qui s’y produisaient. Colette joue des pantomimes aussi à Montmartre, au Palais Royal, au Moulin Rouge. Elle avait déjà crée le scandale en embrassant sur scène sa maîtresse Missy (« le Pur et l’Impur »). Ça ne l’empêche pas de continuer d’écrire et de devenir indépendante financièrement.
Dans un autre lieu emblématique on évoquera aussi le fait que Colette fut la seconde femme admise au prix Goncourt. Toute une partie de sa vie sera aussi liée à cette vie littéraire et institutionnelle. Enfin nous terminerons notre visite aux Folies Bergères dont la façade Art Déco restaurée nous fera revivre ce que Colette a connu dans cette maison.
Année Colette. Promenade parisienne sur les pas de Colette. Visite guidée possible tous les jours sauf le dimanche.