Vlaminck un Fauve maître du modernisme
Maurice de Vlaminck est un artiste fauve né en 1876. Son père, d’origine flamande, était violoniste et sa mère était pianiste. Tout deux menaient une vie de bohème et vivaient des maigres ressources de leçons de piano.
En 1879, la famille s’installe dans la maison de la grand-mère, au Vésinet. C’est cette même grand-mère qui laissera à Maurice un petit héritage qui lui permettra de s’acheter…une bicyclette. Avec sa bicyclette, Maurice parcourt la campagne et la vallée de la Seine et commence à peindre.
Vlaminck possède un physique puissant, bâti comme une armoire à glace, il sera aussi boxeur. Le soir, il boxe et gagne de quoi s’acheter ses premières toiles et ses premiers tubes. Il choisit des outremers, des vermillons, couleurs pures mais chères. Le père Jarry, marchand de couleurs à Chatou lui vend à crédit.
Sa rencontre avec Derain va être fondamentale. Les deux hommes en permission se rencontrent dans le train. Le train déraille. Ils décident de rejoindre Paris à pied en suivant les rails. Ils échangent leurs points de vue sur la peinture et tombent d’accord. Alors ils décident de s’installer tout deux à Chatou
Derain s’inscrit à l’académie Jullian. Vlaminck qui se méfie des académies ne le suit pas. Vlaminck s’inspire d’abord des toiles de Lautrec, parfois de Signac. Il s’emploie alors à diviser ses touches toujours avec de a couleur pure.
En 1901 se déroule une rétrospective Van Gogh à la galerie Bernheim. Vlaminck en ressort bouleversé.
Après la mort de Cézanne en 1905, de nombreux peintres se posent la question de la représentation du nu dans la nature. Et les Baigneuses de Vlaminck s’en ressentent. Mais il restera essentiellement un peintre de paysage. De cette époque date Le pont de Chatou (1905) où il se concentre sur la couleur. Il avoue à Derain être hanté par Van Gogh. L’influence de ce dernier se discerne dans les toiles de Vlaminck par ses hachures, ses virgules et ses touches très expressives.
Avec son Paysage d’automne (1905), Vlaminck réalise une toile à dominante rouge. Ce qui fait dire à un anonyme : « Vlaminck donnait déjà la préférence aux verts aux bleus et aux rouges. Mais le rouge dominait dans certaines de ses toiles. Tout est rouge…Jamais on ne poussa plus loin son mépris du local. »
Vlaminck peint essentiellement à Chatou, Rueil, Argenteuil ou Bougival. Comme d’autres peintres, les changements de paysage dus à la modernité l’intéressent. En effet, ce sont des cheminées d’usines, des ponts de chemin de fer, des fumées de moteur qui remplissent ses toiles.
Mars 1907 : la première exposition personnelle de Vlaminck a lieu dans la galerie Vollard et aux côtés de peintures telles que La Seine à Chatou, Le Coteau, Le pont de Triel. Dans sa biographie de Kanhweiler, Pierre Assouline raconte que le marchand passe des dimanches à Chatou avec Vlaminck et les siens. Il raconte aussi que Derain aurait écrit à Vlaminck : « Ces fils télégraphiques, il faudrait les faire énormes ; il passe tant de choses là-dedans ».
Mobilisé pendant la Guerre de 14 alors qu’il était déjà le père de 3 enfants, l’artiste en revient foudroyé. En effet, cette guerre, l’euphorie qui la suit, les femmes et l’argent facile : cette « putasserie généralisée » le rendent anarchiste. Il travaille dans une usine et s’achète une voiture. Le dimanche, il s’éloigne de la ville et peint. Il lit beaucoup, loue Céline, Proust Dos Passos et Faulkner et fustige Cocteau et Giono, ce « Rossi de la littérature ». Il haie le cubisme en général et Picasso en particulier. Du reste, il accusera Picasso d’avoir mené la peinture française dans une impasse.
En 1925 il acquiert La Tourillière à Reuil-la-Gadelière, où il passera le reste de sa vie. Son art évolue alors vers un certain naturalisme. Il écrit etp ublie des articles sur l’art. Il refuse l’idée de l’art pour l’art et prétend ne peindre que ce qu’il voit. En 1941 il participe au voyage des écrivains et artistes français en Allemagne Nazie. Il expose à Paris puis à New York.
En 1956 une grande rétrospective Vlaminck du fauvisme à nos jours à la galerie Charpentier provoque un débat sévère entre les critiques. Les uns le considèrent comme le maître de la peinture moderne, les autres comme le chef du modernisme dans la représentation des paysages. Du reste, il est avant tout un peintre de paysage, même si on lui doit quelques natures mortes et de rares portraits. Il meurt en 1958 à Rueil-la-Gadelière.