Marie d’Agoult, une femme romantique
Marie d’Agoult est, avec George Sand et Delphine de Girardin, une des grandes femmes écrivaine et salonnière de l’époque romantique à Paris. Cette jeune femme née à Francfort en 1805, d’un père français et d’une mère allemande montre très vite ses goûts pour la littérature. Mariée très jeune au comte d’Agoult, elle donne à deux filles avant de rencontrer Franz Lizst avec qui elle découvre le grand amour. Cette rencontre fulgurante change toute sa vie. Elle quitte son mari, sa position sociale et ses filles pour vivre sa passion avec ce musicien génial. Ainsi, elle devient une héroïne romantique.
Elle suit son musicien en Suisse et en Allemagne où il est adulé par son talent. Et elle se met à écrire de petits romans. Puis elle continue avec des textes qui sont de véritables apologies du féminisme mais aussi des analyses historiques comme celle sur la Révolution de 1848. marie se lie d’amitié avec George Sand et ceux qui l’entourent : Lamartine, Hugo, Chopin.
Dans leur salon du 23 Laffitte, Marie d’Agoult et George Sand reçoivent le tout-Paris littéraire et romantique. Elle devient l’égérie de Lamartine, la confidente de Lammenais et de Littré. Mais son amitié avec George Sand est vite entachée d’une jalousie et littéraire. Marie d’Agoult reproche à George ses manières frustres et paysannes. Marie est aristocrate, bien née, cultivée et finalement un peu snob.
Si George Sand demeure profondément littéraire, féministe et adepte du saint-simonisme, ce qui a rapproché les deux femmes, Marie reste paradoxalement aristocrate et républicaine. Elle se rapproche d’Emile de Girardin, directeur de la Presse, puis de l’Autore et du Figaro. Ce magnat de la presse ne cache pas son amitié pour les idées républicaines. En effet, il aime les progrès techniques comme le canal de Suez. Mais Marie reste saint-Simonnienne . En effet, elle soutient les causes sociales sur l’enfance et l’ouvrier. Elle partage aussi avec George Sand les idées féministes. Malheureusement, ce qui l’a toujours rapproché de l’écrivaine capote en 1848, pour des raisons de caractère, de jalousie et de différence de point de vue. Et pourtant George Sand aura été , avec madame de Staël, son modèle de vie et de pensée.
Pour l’heure, Marie convole avec Franz Liszt et en a trois enfants. Blandine qui épousera l’avocat Olliver et mourra jeune après ses couches, Daniel, décédé aussi très vite de la tuberculose, et Cosima, qui épousera Wagner en seconde noce.
L’ouverte du salon de Marie à la musique et ce, depuis l’arrivée de Berlioz , n’en étonne pas un. Malheureusement après 11 ans de liaison avec le musicien hongrois, Marie doit se rendre à l’évidence, Franz Liszt ne l’aime plus.
Cela ne l’empêche pas de recevoir chez elle quai Voltaire dans le bel hôtel de Mailly tout le Paris littéraire. On y voit Sainte-Beuve, Alfred de Vigny, Emile de Girardin. Mais on y rencontre aussi des hommes politiques hostiles au Second Empire. Ce sont surtout des Républicains qui veulent faire des réformes et les lois sociales. Plusieurs écrivains étrangers, des poètes, des humanistes et des politiciens viennent aussi présenter leurs ouvrages. Des descriptions de son salon que nous a laissé Juliette Adam, nous savons que Marie d’Agoult les écoute, assise à droite de la cheminée. Elle n’émet jamais aucun avis en public. Cela ne l’empêche de dire en privé qu’elle ne partage pas son point de vue sur l’hellénisme. Mais elle ouvre son Salon aux « Païens ». Elle est dubitative sur la vision de l’histoire de France de Michelet, mais elle le reçoit également.
Elle permet aussi à Juliette d’ouvrir un petit salon d’hiver en lui prodiguant mille conseils pour être salonnière. Mais très vite, le salonde Juliette Adam portera ombrage sur celui de Marie d’Agoult et les deux femmes se fâcheront.