Juliette Récamier muse et salonnière. Cette beauté de Thermidor s’impose sur la scène parisienne par sa grâce. Elle invite le Tout-Paris dans son salon et accueille les écrivains. Ainsi, Lamartine, Sainte-Beuve, Balzac viendront la voir. Elle suscite de grandes passions, Auguste de Prusse, Benjamin Constant ou Ampère. Mais c’est à Chateaubriand qu’elle a donné son cœur.
Juliette Récamier est née à Lyon en 1777. Ellle est élevée chez les religieuses, mais ses parent tiennent salon, ce qui ouvre son esprit. Mariée à l’âge de 15 ans à un banquier qui pourrait être son père, Jacques Rose Récamier, elle forme avec lui un drôle de couple. L’heureux élu est richissime et lui offre l’hôtel du banquier Necker. Là, elle reçoit des écrivains mais aussi des hommes politiques, Royalistes ou Jacobins.
Avec ses magnifiques tenues, elle incarne la mode. Elle la porte avec une autre grâce que ses contemporaines, telles Joséphine de Beauharnais ou Pauline Bonaparte.
C’est Regnault qui décore son hôtel. Ce dernier raffole d’Antiquité mais admire aussi Percier avec qui il collabore sans doute. Les élévations des décors nous montrent une mise en scène qui nous plonge dans un univers romain. Le lit de Juliette est mis en scène au milieu de multiples rideaux. Sur un acajou de qualité, des bronzes figurant sphinges et cygnes ornent les tenants et dossiers. Le lit de repos de Juliette sur lequel elle recevra toute sa vie allongée comme les Romains autrefois, est si attaché à son image qu’il prendra son nom. Ainsi le fauteuil Récamier, telle que nous connaissons aujourd’hui est sans doute celui qui figure au rez-de-chaussée de la vallée aux Loups chez Chateaubriand.
Dans cet hôtel splendide, elle ne reçoit plus pour longtemps. En effet, la banqueroute de la banque Récamier en 1805 oblige le couple à déménager rue Basse-des-Remparts. . Là, Juliette continue à recevoir, mais toute aussi habile qu’elle soit, son salon porte ombrage à celui de Joséphine. Pire, son amitié avec madame de Staël qui n’a de cesse de fustiger l’empereur la condamne elle aussi à l’exil. Ainsi, Juliette part à Lyon, puis en Italie où Murat la reçoit. C’est là, en 1814, qu’elle apprend la défaite de l’empereur. Six mois plus tard, elle peut revenir à la capitale.
Elle se détache peu à peu de son mari qui subit une seconde banqueroute. Réduite à peu de moyens, elle s’installe chez les religieuses de l’abbaye-aux-Bois rue de Sèvres. Cette abbaye qui est aujourd’hui détruite depuis 1907, conserve comme souvenir de Juliette un petit théâtre qui porte son nom. Après avoir vécu dans deux pièces modestes au second étage, elle intègre l’appartement du premier. Bien plus vaste, il lui permet de recevoir.
La tradition accorde leur première rencontre lors d’un dîner chez Germaine de Staël en 1817. chez Germaine de Staël et c’est le coup de foudre. Cependant, on est très mal renseigné sur la nature de leurs rapports. Chateaubriand est un homme marié et volage. Mais on le connait aussi pour détruire les femmes qui l’entourent. Or, une correspondance dévoile des lettres d’amour où Juliette semble suspecter le fait que René « l’aime moins »…Souffre t’elle? On ne sait. Mais lorsqu’il part en Italie, Chateaubriand lui écrit tous les jours.
En 1824, Chateaubriand vient de perdre son poste d’ambassadeur. Alors Juliette le reçoit et continue à tenir Salon autour de la personnalité Chateaubriand. Elle le reçoit tous les jours à 15h en tête-à-tête. Puis arrivent les invités. Juliette a disposé les sièges en plusieurs cercles avec un don inouï pour ne pas mélanger les Royalistes des Républicains. Elle propose des lectures des Mémoires d’Outre-Tombe. Elle accueille même le jeune Balzac, âgé de 26 ans, qui vient proposer la lecture de La peau de chagrin. En 1830, Récamier meurt. D’autres amis de Juliette le suivent. Elle-même tombe assez malade en 1837. Ses forces faiblissent, celles de René aussi. Elle le soignera jusqu’à la fin. Il meurt en 1848 au moment de la Révolution. Juliette, elle, nous quittera l’année d’après le 11 mai 1849.
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