Modigliani de Montmartre à Montparnasse
Modigliani est né à Livourne en 1884. Son père est un agent de change dont l’officine ne marche pas toujours bien. Le jeune Modigliani voyage beaucoup et fait des séjours à Capri, Naples, Florence, Rome puis la Sicile. Il se forge une culture essentiellement italienne. Mais l’enfant est de santé fragile. Il contracte plusieurs pleurésies et à 14 ans, la fièvre typhoïde et la tuberculose manquent de l’emporter à 16 ans. Condamné à être souvent alité, le jeune Amédéo se met à dessiner Sa mère l’inscrit même à des cours de dessin. Retiré de l’école très tôt à cause de sa santé fragile, Amédéo grandit au milieu des œuvres d’art, de la poésie de Dante et des écrits de d’Annunzio. Mais se sensibilité le tourne plutôt vers la poésie de Lautréamont.
Un jour il décide de quitter l’Italie et de rejoindre Paris. A Montmartre. Il loue un atelier rue Caulaincourt et se dit alors plus sculpteur que peintre. Il travaille surtout la pierre et quand le travail est trop pénible (à cause de la poussière) il travaille sur bois qu’il va chaparder dans les entrepôts.
Modigliani a beaucoup de succès auprès des femmes. Il va déjeuner chez « la Mère Catherine » place du Tertre ou au Lapin Agile. Puis il rencontre Picasso, fait un portrait de lui. Picasso lui-même achète plusieurs de ses toiles. Il les conservera toutes sauf une. En effet, manquant de toiles lui-même pour peindre, il réalisera sur une toile de Modi une nature morte à la guitare. « C’est le seul crime que j’ai commis de toute ma vie » dira t’il plus tard.
Les amis d’Amédeo sont alors Picasso, Van Dongen, Utrillo. Il se drogue beaucoup et s’adonne à la boisson. Puis il décide de faire des sculptures africaines. Picasso rétorque qu’il a découvert la photo et qu’il n’a plus rien à apprendre. Picasso et Modigliani font des drogues party. Mais un jour Picasso prend peur à l’annonce du suicide d’un de ses amis sous l’emprise de la drogue et y renonce à tout jamais.
Chassé de son atelier du maquis par un programme immobilier en marche, Modigliani erre d’un ami à l’autre sans domicile fixe. Il s’installe finalement dans le quartier de Montparnasse. Il devient alors une des figures majeures de l’Ecole de Paris.
Sa rencontre avec Brancusi est fondamentale. Il change la forme de ses sculptures et continue à réaliser des portraits féminins. Puis il retourne à Livourne en 1913. Ses amis ne le reconnaissent plus, le voient sculpter et se moquent de lui. « Que vais-je faire de mes sculptures ? » demande Modi ; « Tu n’a qu’à les jeter dans le canal » lui répond-on. Les même amis, alertés par la côte de ses œuvres moins de 10 ans plus tard, dragueront le même canal.
Modi revient à Paris, s’installe à Montparnasse, cité Falguière. Montparnasse est alors une petite banlieue avec des maisons et des jardinets. Il rencontre Ortiz de Zarate (chilien) et Soutine . Modigliani fait alors des portraits d’écrivains, de marchands, de femmes et de nus sur la terrasse du Dôme. Il rencontre Béatrice Hasting en 1914. Ils vivront deux années ensemble avec passion.
En 1917, les amateurs s’intéressent enfin à son art et l’on fait une première expo (37 toiles). L’année suivante, Amédéo rencontre Zborowski qui devient son marchand et lui verse des mensualités. Il a aménagé un atelier chez lui et propose aussi à Soutine de venir l’y rejoindre. Suivent des bordées mémorables où les deux compères se font souvent jeter des bistrots où ils ont atterri. Amedeo est alors récupéré le matin derrière une poubelle, ivre mort.
Amedeo rencontre Jeanne Hebuterne en 1916. Elle est alors jeune élève à l’académie Colarrossi. Ils vivent ensemble. Elle est enceinte et lui donnera une fille qui est immédiatement envoyée chez une nourrice à Nice. En 1919, Zborowski revient de Londres où l’exposition « L’Ecole de Paris » a été un franc succès surtout pour Modigliani. Finie la misère !Ses portraits se vendent 4 à 600 F au lieu de 100 F. Mais son état physique s’aggrave rapidement. Transporté d’urgence à l’hôpital de la Charité il dira : « Je n’ai plus qu’un petit morceau de cerveau ».
Il mourra le soir du 24 janvier 1920 à 8h50 du soir d’une méningite tuberculeuse.