GERMAINE RICHIER UNE SCULPTRICE A MONTPARNASSE
Née en 1904 dans les Bouches-du-Rhône où elle passera son enfance, elle étudie d’abord la sculpture en 1920 à l’école des Beaux-Arts de Montpelllier avant de monter à Paris. Là, elle entre dans l’atelier Bourdelle et épouse un autre sculpteur, Otto Banninger. Elle travaille ensuite pour elle-même une sculpture très personnelle, toujours figurative, mais qui lui est très personnelle. Elle se lie d’amitié avec Giacometti et les artistes de Montparnasse
Germaine Richier façonne alors des hommes et des animaux effrayants et pétrifiés, ainsi que des créatures fantastiques qui sont le reflet de son époque. Elle réalise des nus et des bustes et en fournit une trentaine entre les années 1930 à 1933.
Son voyage à Pompéi dans les années 35 la marque profondément. En effet, elle découvre les corps pétrifiés par la lave dont l’expressivité est toute nouvelle. Elle en retire quelques œuvres magnifiques. Puis elle participe à l’exposition de New York en 1939. l’année suivant, elle réalise Le crapaud où elle allie le monde animal humain et végétal. Cette forme nouvelle lui permet d’envisager différemment le corps humain. Elle lui donne en effet une forme hybride qu’aucun sculpteur n’avait envisagé jusqu’alors. Elle rejoint ici la position de Arp qui dit que seule la nature peut sauver l’homme de son mal récurrent. Ainsi dans certaines versions de la sculpture, ce sont des feuilles qui définissent le corps de la femme-crapaud.
Comme beaucoup d’artistes de sa génération comme Calder, Jean Arp, Miro, Brancusi ou Calder, elle s’intéresse au biomorphisme. Mais elle cultive toujours cet échange entre la réalité et l’irréalité, le léger, le lourd, le stable et l’impermanent. Elle fréquente aussi les sculpteurs de Montparnasse
Avec sa sculpture l’homme-forêt Jean Cassou y voit une influence de son second mari René de Solier, écrivain et poète. Ce dernier a un style précieux où il voit l’homme comme un “insecte intercalé”. Germaine a réalisé plusieurs travaux préparatoires dont une version en plâtre. Germaine y associe aussi l’image de la mante-religieuse, évoquée aussi par son mari poète.
Car la mante-religieuse est un insecte qui se transforme, ce qui fascine l’artiste. Les formes différentes de ces animaux lui donneront aussi l’envie de s’intéresser à la chauve-souris. Germaine réalisera d’autres œuvres comme L’orage en 1948 où elle prend comme modèle Libéro Nardone.
Germaine Richier une sculptrice à Montparnasse. Elle décède en 1959 âgée de 56 ans. Son oeuvre tombe dans l’oubli. D’une part parce qu’elle était très peu lisible dans les galeries d’art et chez les marchands. D’autre part, parce que sa mort entraîna une succession longue et compliquée. Son oeuvre commence aujourd’hui à être reconnue.