Oberkampf visite d’un quartier du Street Art. Les artistes ont investi les murs d’un quartier populaire et chaleureux. De plus, leur style est issu du graphisme et de la publicité, de la bande dessinée et du tatouage. Enfin, leur art est éphémère, mobile et dynamique. C’est en cela qu’il reflète notre société et notre vision de la cité. Une visite hors du commun dans le monde l’art de la rue.
Dans les années 70 le quartier Oberkampf était vide. Les industries l’avaient désertées et les nouveaux venus craignaient d’investir dans des rez-de-chaussées non sécurisés. Pourtant les parisiens avaient investi les lieux, les pavés, les trottoirs, les rues, les terrasses. On comprend pourquoi les artistes du street art ont investi le quartier pour s’exprimer.
C’est pourquoi l’association le M.U.R confie à de nombreux artistes le soin d’investir le mur situé à l’angle de la rue Oberkampf et la rue saint-Maur. Ils y réalisent des œuvres d’une dimension précise 3m sur 8 mètres, qui demeurent de manière éphémères (15 à 18 jours) aux yeux du passant. Cette démarche passagère rappelle celle des performances du mouvement Fluxus des années 60 qui mettait l’accent sur l’instant de la création plutôt que sa pérennité. Les graffitis new-yorkais des années 1960 répondaient au même instinct. En effet, la création en danger, prête à être éliminée de facto par la police urbaine attribuait à l’œuvre elle-même ses lettres de noblesse et la faisait vivre.
A Oberkampf, Vincent Bruno nous avoue son amour du trait fin et de la photographie. Son chat nous montre par son thème son regard sur un animal familier des gouttières comme de l’homme. La distinction du trait et le sens du détail nous renvoie aussi à sa dextérité en terme de tatouage et de photographies.
Moscato, comme tant d’autres artistes des rues, nous évoque un monde également graphique, mais issu de l’art traditionnel et du monde punk. Cet enfant de Marseille né en 1975 nous a livré de nombreuses fois des fresques éphémères qui nous enchantent encore.
Lunar, artiste croate, est surtout connu pour ses créations réalisées à Berlin, Hanoï, Lisbonne ou la Havane. C’est un artiste de dimension internationale, invité exceptionnellement par l’association le M.U.R. Sa réalisation du printemps 2017 est une explosion de couleurs aux formes généreuses et rondes. En revanche Dodo.Ose s’inspire d’un art apaisé et révolutionnaire à la fois, celui de Delacroix. Sa Marianne explose sur le M.U.R au milieu des trois couleurs revisitées de la France, bleu, blanc et rouge..
La bombe aérosol n’est pas la seule maîtresse des murs mais elle a largement remplacé la peinture et les brosses. Un parcours innovant, dans un large musée de rues, d’anciennes passages industriels et de ruelles curieuses.L’on appréciera particulièrement les nuances bleues des maisons de l’emblématique cité du Figuier
Oberkampf visite d’un quartier du Street Art. Pour les individuels: pas de visite pour le moment
Pour les groupes, visites possibles tous les jours sauf le samedi après midi. Promenade d’1h30 pour un groupe jusqu’à 25 personnes.Renseignements au 01 42 80 01 54.