Les Cathares conférence. Leur histoire racontée à travers les châteaux nous dévoile aussi la France médiévale sous saint Louis. Cette religion chrétienne devenue hérétique revendique un monde pur sans le pape ni les prêtres. Cela provoque la suspicion du pontife et le courroux de saint Dominique. Cette hérésie est aussi le reflet de l’histoire de l’Église et de celle de la France.
Dans ce Languedoc du XIe siècle, la vie culturelle est intense. Les troubadours et poètes vont de ville en ville chanter l’amour et les fleurs. Les marchands échangent des produits d’Orient et du sud, accueillent les marchands juifs. Par ailleurs, ils traitent avec les Espagnols et les Italiens, et échangent aussi des idées. Parmi celles-ci, celles des « Bogomiles » chrétiens de l’An Mil venus des Balkans. Ces derniers se font appeler « Aimés de Dieu ». Ils prêchent un avenir meilleur dans un monde spirituel auquel la vie terrestre n’appartient pas. Selon eux, ce monde de la matière n’est pas l’œuvre de Dieu mais celle de Satan. Aussi, l’âme de l’homme est prisonnière de ce corps qu’il a fabriqué. Ainsi pour ne pas rester dans l’ignorance, fuir ce monde visible est sans doute la seule solution. En effet, la Véritable Église de Dieu, c’est le cœur de l’homme.
Ces théories fort pures ne touchent pas que les pauvres ou bien les marchands de Toulouse ou Castres. Elles touchent aussi le cœur de la noblesse, d’une partie du clergé et d’autres classes cultivées. Les troubadours de la Cour de Toulouse ou d’Aquitaine sont bien connus. Et les comtes de Toulouse eux-mêmes accueillent avec bienveillance tous les ressortissants étrangers quelques soient leurs convictions, leurs idées, leurs langues.
Rien de cela ne dérangent les institutions si ce n’est cette définition même de l’Église, à commencer par Le coeur de l’homme, soit, mais cette définition ambitieuse dans laquelle l’Église romaine et le pape ne figurent pas ne plaît pas aux prélats.
Or, Innocent III n’est pas innocent. Il doit affirmer la suprématie de l’Église romaine mais il sait aussi qu’il ne peut attaquer l’hérésie de manière frontale. Il se fait donc aider des rois pour combattre les vassaux infidèles. Ainsi fait-il appel à la croisade pour défendre le saint Sépulcre. Puis il demande une croisade contre l’hérésie des Albigeois. Les chevaliers partent de Paris, passent par Lyon, et atteignent le Midi. Puis ils longent la côte et se présentent à Béziers où Raymond de Trancavel, protégé hérétique de Raymond de Toulouse, semble s’être réfugié. Le siège dure 15 jours et le massacre est terrible. A la tête de l’armée royale, le terrible Simon de Montfort…
Les villes suspectes tombent une à une: Minerve, Lavaur, Muret. En 1227, le jeune Saint Louis reprend la bataille et les Cathares reculent jusqu’à Montségur.
Entre temps, Saint Dominique qui représente l’Église, éradique le « fléau » en se servant du tribunal de l’Inquisition. Les méthodes sont terribles, usant de la promesse et du mensonge en même temps, ou de l’humiliation et la torture. Elles s’attaque aux Cathares mais aussi aux civils. Le bûcher de Montségur a été maintes fois raconté. Il est considéré par L’Église comme une victoire, et par l’État comme une fin de guerre civile où la désobéissance d’un vassal a atteint ses limites.
Raflant l’immense comté de Toulouse au passage, Blanche de Castille réussit un coup de maître. En effet, elle mâte Raymond de Toulouse par contrats de mariage ficelé. A Montségur, les « têtes dures » du catharisme disparaissent sous les flammes. C’était sous estimer la force de leur foi. Certains s’enfuient en atteignant la Lombardie. D’autres s’infiltrent dans les villes, en silence. Mais beaucoup d’historiens reconnaissent que les Vaudois, les Hussites, les protestants peut-être, ont trouvé un écho dans ces régions dissidentes.
Les Cathares conférence disponible tous le sjours pour les groupes.