Le colosse de Rhodes histoire. Ce colosse est le reflet de la puissance d’une grande cité antique du Dodécanèse. Mais il montre aussi le talent de son concepteur et la persévérance des ouvriers. Haute de 32 mètres et réalisées en de multiples plaques de bronze, elle disparaît lors d’un tremblement de terre. Mais elle demeure l’une des sept merveilles du monde…
Le port de Rhodes est sans doute fondé en 408 av JC. C’est d’abord simple port de pêche. Par la suite, il s’impose vite comme le comptoir obligé du trafic commercial dans le Dodécanèse. Puis, enrichie par ce commerce, la ville se constitue peu à peu un trésor artistique en matière de temples et de statues. Selon Pline, la ville s’enorgueillit de posséder 3000 statues en marbre, en pierre ou en bronze.
Le bronze constitué d’un alliage de cuivre et d’étain est utilisé depuis le IIIème millénaire en Europe et dans le bassin Méditerranéen. Et la situation de Rhodes lui permet de recevoir directement le cuivre extrait des mines de Chypre.
La position centrale de Rhodes est sans doute un atout mais aussi un inconvénient. En effet, la ville et l’île toute entière deviennent très vite une proie pour les envahisseurs. Ceci explique qu’on construisit une enceinte de 15 km de long derrière la ville, pour forcer les assaillants à la contourner pour l’attaquer. Mais dans la pensée des Rhodiens, il ne suffit pas seulement de se défendre, il faut aussi surveiller de tout côté.
C’est pourquoi sans doute, vouent-il un culte particulier pour le dieu Hélios, dieu du soleil et de la lumière. En effet ce garant des serments et du don de la vue est le meilleur allié pour repérer les ennemis de loin.
Au cours du IVe siècle, la ville subit deux sièges longs et douloureux. Si bien qu’en 309 av JC, après avoir repoussé le général macédonien Démetrios Poliorcète, les Rhodiens décide d’élaborer une immense statue de leur dieu. En effet il considérèrent que ce dernier les avait sauvés de ce redoutable champion du siège militaire. Par ailleurs, Demetrios s’étant enfui en laissant l’immense matériel militaire de ses 40 000 soldats. C’est ainsi qu’il offrit sans le savoir, la possibilité à ses ennemis de se payer un véritable trésor.
Selon Strabon, la statue exécutée par Charès de Lindos mesurait 70 coudées soit environ 32 mètres de haut. L’auteur aurait réalisé des modèles réduits pour s’assurer de la fiabilité.
Construite sur un socle en marbre, la statue était renforcée à l’intérieure par des étais de fer de 8 tonnes et des pierres cubiques dans la base afin de la stabiliser.
Philon de Byzance raconte qu’on réalisa la fonte sur place dans des fourneaux installés à cet effet. Par ailleurs, ce sont sans doute des esclaves qui élaborèrent des plaques de bronze. Ils les fixèrent ensuite autour du squelette de la statue par des rivets. Philon raconte aussi qu’on monta un escalier en fer pour soulever jusqu’au sommet chacune des plaques de bronze.
La construction dura 12 ans et la statue, les jambes écartées, enjambait l’entrée du port, à la hauteur du fort saint Nicolas. Ainsi, à l’entrée du port, les navires passaient sous ses pieds. En tout cas, c’est ce que l’on suppose. En effet l’emplacement exact de cette merveille est aujourd’hui inconnue. La statue n’en représentait pas moins la grandeur de la ville. Elle rappelait aussi à qui veut bien l’entendre, qu’on ne prend par Rhodes avec facilité. Enfin, elle servait également de phare à tous les bateaux qui s’approchaient du port.
La statue s’écroula à la suite d’un tremblement de terre une soixantaine d’année après sa construction. Malgré les nombreuses propositions de financement, les Rhodiens renoncèrent à la reconstruire, un oracle dit-on, le leur aurait déconseillé. Les débris restèrent au port durant 600 ans, jusqu’à l’arrivée des Arabes, qui vendirent ce qui restait de bronze non corrodé (près de 20 tonnes de matériaux).
Ainsi s’achevait l’histoire d’une des Sept Merveilles du monde. Le gigantisme semblait prendre fin dans l’histoire de l’art, jusqu’à ce qu’on décide de construire un autre colosse à l’entrée d’un port en 1886: la statue de la Liberté.
Notre voyage à Rhodes: : http://www.europexplo.fr/splendeurs-de-rh…turel-de-6-jours/