Nadia Léger femme artiste dans l’ombre de Fernand Léger. Longtemps ignorée cette artiste a crée des toiles inspirées du maître pour créer ensuite son propre style. Artiste engagée, résistante et communiste, elle œuvra ensuite pour la propagande de la Russie et suivra les traces du Constructivisme.
Nadia Léger naît le 4 octobre 1904 en Biélorussie. Elle apprend les rudiments du dessin au palais des Arts et poursuit sa formation à Smolensk. Elle y réalise des portraits de femmes au fusain et profite de l’enseignement de Malevitch, futur père du Suprématisme. Puis elle part en Pologne et fréquente les cercles du Suprématisme mais aussi du Constructivisme et du Cubisme. En 1925 elle est à Paris et fréquente l’avant-garde de Montparnasse. Elle sert de liaison entre les milieux artistiques français et polonais.
Dans son Autoportrait de 1921, son visage réaliste jouxte avec un nœud géométrisé. Il dévoile une tension entre l’abstraction et le réalisme, tension qui la suivra toute sa vie. A Paris, elle réalise quelques ventes dont la toute première est un nu cubiste acquis par Marie Laure de Noailles. Plusieurs créations cubistes suivront cette toile. Puis, l’artiste s’intéressera au bio-morphisme évoquant des formes micro-organique. Dans ce cadre, sa rencontre en 1925 avec Jean Arp sera fondamentale.
Mais la rencontre la plus forte pour Nadia sera Fernand Léger, la brute magnifique, en 1920 dont elle découvre la peinture dans la revue L’Esprit Nouveau. Une histoire d’amour naît mais aussi une similitude de vision de la peinture et des représentations formelles. C’est en tout cas ce que révèlent son autoportrait avec racine de 1938 et son Portrait de Fernand Léger de 1940. Les deux artistes partagent des expérimentations plastiques, telles que des couleurs pures disposées en dehors de larges cernes noires. Sa Nature morte aux poissons en est un vivant exemple.
Certains portraits ou autoportraits de Nadia reprennent aussi des poses qui font écho au travail de l’un et de l’autre. Mais l’artiste s’émancipe surtout de Fernand Léger dans ses natures mortes. C’est le cas de la nature morte au samovar, objet qui révèle du reste ses origines. Entre temps Fernand Léger a crée une académie dans son atelier, qui recevra près de 350 artistes entre 1924 et 1955. Nadia passe alors du statut d’élève à assistante, an cas d’absence de Léger. L’un des élèves les plus connus de cette école s’appelle Nicolas de Staël.
L’autre aspect de la personnalité de Nadia Léger est son engagement dans la résistance. Alors que Fernand Léger est parti en exil à New-York, elle élève seule leur fille Wanda tout en restant dans l’ombre du grand peintre. Consciente du danger qu’elle courre pendant la guerre, elle lègue à sa fille un autoportrait frontal qui fait figure de serment. En 1947, sa peinture change à nouveau et se met au service du Parti Communiste soviétique.
Elle peint alors des portraits de Staline, des héros nationaux, des sportifs, des travailleurs. Ses Baigneuses ou ses constructeurs de 1963 en sont un vivant exemple. Parallèlement les recherches spatiales de l’URSS en pleine guerre froide inspirent les artistes tels que Malevitch. Nadia n’y est pas insensible. C’est ce que révèle sa série de toiles intitulées Envol de formes géométriques. A la mort de Fernand Léger, elle cultive sa mémoire et fait construire un musée Fernand Léger à Biot. Elle se retirera ensuite et continuera à peindre jusqu’à sa mort en 1982.
Exposition Nadia Léger tous les jours du 8 novembre au 23 mars 2025 au Musée Maillol. Disponible tous les jours de 10h30 à 18h30 nocturne le mercredi jusqu’à 22 h. Renseignements 01 42 80 01 54