Nicolas Ier tsar de toutes Russies. Nicolas Ier de Russie était le frère d’Alexandre I et rival de Napoléon . Envoyé en France pour connaître sa société il rencontre en chemin en Prusse sa future épouse Charlotte de Prusse. Avec sa taille haute et son nez busqué, on le considérait alors comme l’homme le plus beau d’Europe. A Postdam ils vécurent leurs premières idylles, parfaitement heureux.

Le mariage a lieu en 1817 et Charlotte devient Alexandra Fedorovna. Elle donne très vite naissance à un premier garçon, le futur Alexandre II. Suivent trois petites princesses. Mais Alexandre Ier meurt soudainement et le grand duc Constantin renonçant au trône propulse son neveu sur le trône impérial. S’ensuit une sorte de guerre civile où des régiments profitent de cette querelle de succession pour se rebeller.

Nicolas a 29 ans et doit déjà faire appel aux canons de l’artillerie. Ce jour là, la tsarine court vers son mari, anxieux et le couple assistent à la messe entouré de la Cour. Nous sommes le 14 décembre 1825, Nicolas et Alexandra s’installeront au Palais d’Hiver. L’impératrice s’y réfugie avec ses enfants. Mais pour monter dans les appartements privés, il faut traverser de multiples corridors, escaliers et grandes salles ornées de mosaïques florentines..

Mais l’impératrice n’est pas heureuse. Cultivée et intelligente, elle maigrit cependant à vue d’œil. Vers 16h00 elle reçoit les visiteurs et leur parle de façon mélancolique et saccadée. Elle devient égoïste, méfiante et en dehors du monde russe. Le soir le repas se fait en compagnie de l’empereur qui entre en salle avec ses filles. Le dîner ne dure pas plus d’une demi-heure. Personne ne fume, les candélabres s’allument. Le couple impérial s’installe ensuite au fond de la salle saint Georges et le bal commence.

En effet la tsarine aime la danse autant que de voir autour d’elle des visages délicieux, des toilettes élégantes, des bijoux précieux. Mais avec le temps, l’empereur s’assombrissait, éreinté par le poids d’une si grand empire. Il souffrait des jambes et du foie et s’assombrissait de jour en jour.

Il apparaissait aussi comme un souverain exigeant envers ses sujets parce qu’il réprima la révolte des décembristes. Par ailleurs, les auteurs russes n’avaient jamais été autant censurés. Mais on lui doit la création du chemin de fer et la préparation de la suppression du servage. Il développa aussi l’industrie russe et réforma la justice. Mais ce sont surtout ses successeurs qui accompliront ses réformes.

En société, Nicolas Ier recherchait surtout le bavardage amusant qui puisse le distraire, ce que ne lui donnait plus Charlotte. C’est ainsi qu’il rencontra Barbette Nélidov. Elle était grande, son visage avait des traits réguliers. Elle n’était pas spécialement jolie mais elle brillait par sa conversation chaleureuse et légère. L’empereur était passionnément amoureux, la voyait d’abord avec discrétion puis sous les yeux de l’impératrice. Comme cette dernière était malade, elle s’éloigna de la Cour pour fréquenter des climats plus tempérés.

Mais entre temps le tsar subit l’échec de la guerre de Crimée. Attaqué par les Ottomans et les troupes franco-anglaises, les troupes russes durent se retirer de la Moldavie et de la Valachie et renoncer à leur protection des orthodoxes de l’empire chrétien ottoman. Nicolas Ier meurt brutalement le 2 mars 1855 et n’assistera pas à la défaite de ses troupes, ni au traité de Paris en 1856 qui mettra fin à la guerre.