Le Parmesan maître italien du maniérisme. Girolamo Francesco Maria Mazzola, dit Parmigianino, est une comète. Ce peintre naît en 1503, exerçant à Parme et ailleurs en plein cœur de la Renaissance italienne. Mort prématurément en 1540 à l’âge de 37 ans, il laisse un chef-d’oeuvre inachevé La vierge au long cou. Il est le plus grand représentant du maniérisme en Italie.
Il naît dans une ville magnifique, Parme, mais elle ne possède pas d’artistes locaux majeurs avant l’arrivée du Corrège en 1522. En effet, l’absence de mécènes dû au climat délétère généré par le conflit entre l’empereur et le pape gêne considérablement sa carrière. Et pour survivre, il se donne pour objectif de surpasser le Corrège qu’il admire. En effet l’art de cet artiste est éblouissant. Ses compositions plafonnantes dans les grandes églises de Parme fascinent le jeune peintre. Pour autant Parmesan est surdoué, et à 20 ans, son carnet de commandes dans la ville de Parme est complet.
A 21 ans, il réalise son premier chef-d’oeuvre, son autoportrait au miroir convexe. Il y affirme sa maîtrise absolue de la perspective avec une certaine envie de la déformer.
Sa première commande privée en 1523 concerne le petit cabinet de Paola Gonzaga où il illustre admirablement l’histoire d’Actéon. De savoureuses scènes mythologiques alternent avec des putti et des lucarnes ouvrant en trompe-l’oeil un ciel ouvert bleu azur. Paola Gonzaga y est représentée sous les traits allégoriques de l’Abondance. Parmesan se souvient du traitement du Corrège Mais il transforme le style décoratif du maître, en évocation narrative très nouvelle. A partir de là, Parmesan développe un art personnel, narratif et en même temps très élégant.
En 1524, il se rend à Rome où sa rencontre avec Michel-Ange et Raphaël s’avère fondamentale. Mais son orientation picturale se tourne vers le maniérisme et la dernière manière du le Rosso. Ainsi, ses personnages sont allongés, sinueux, gracieux et disproportionnés, les perspectives étirées, exagérées. Mais ils acquièrent avec le temps une grâce indéniable qui participe à son succès. A Rome il réalise quelques petits tableaux précieux comme La fuite en Egypte.
Mais le sac de Rome le contraint à se réfugier à Bologne. Là il réalise des œuvres ambitieuses dans lesquelles il affirme son style raffiné et maniériste. C’est le cas de la Madone avec sainte Marguerite qui frappe par sa composition serpentine. Et c’est cette forme serpentine qui deviendra sa marque de fabrique. Dans la Madone au long cou, il synthétise toutes les qualités du maniérisme. On y voit d’abord la subtilité du dessin sinueux, puis l’élongation des formes, la distorsion des perspectives mais surtout l’élégance absolue de la silhouette.