Visiter les jardins Albert Khan. Ce jardin japonais nous emmènera en voyage au pays du Soleil Levant. Il nous fera aussi découvrir la personnalité de ce banquier philanthrope qui conçut un conservatoire des archives du monde ». D’autres jardins côtoient le jardin japonais, tel un jardin anglais, un jardin français et plusieurs types de forêts.
Aux abords de Paris subsiste un magnifique jardin japonais réalisé à la fin du XIXe siècle par Albert Khan. Son poste dans la banque prospère de son père lui vaut une fortune considérable. Mais ce qui l’intéresse est la compréhension des peuples du monde et en particulier le Japon. En cela c’est une personne de son temps puisque le japonisme est à la mode à Paris. Par ailleurs, Émile Guimet se rend en Chine et monte une belle collection d’art asiatique. Quant à Alexandra David Neel , elle se rend au Népal pour rencontrer le Dalaï-Lama. De plus, le frère du shogun Tokugawa vient à Paris en 1867 et de nombreux collectionneurs découvrent les productions artisanales japonaises. Proche de Bergson et admirateur de Rodin, Albert Khan est aussi un homme de l’art. Dans son jardin japonais, tous les ingrédients sont présents.
En 1898 Albert Khan acquiert une belle parcelle de terrain au bord du bois de Boulogne et confie à Eugène Denys le soin d’aménager plusieurs jardins japonais. Au centre, il fait construire une grande villa destinée à accueillir les chercheur qui s’intéressent aux civilisations du monde. Une bibliothèque accueille ce qu’il appelle « les archives de la planète ». En effet il envoie une dizaine d’explorateurs dans le monde entier pour photographier les villages et les villes, les hommes et leur environnement. Aujourd’hui des milliers d’images, fixes ou animées, ainsi que des milliers d’autochromes offrent des images de la planète. Ces autochromes, procédé déposé par les Frères Lumières sont des restitutions colorées de la photographie. Ils présentent des habitants, hommes et femmes des pays lointains, du Sahara à la Mongolie et particulièrement les ethnies en voie de disparition.
Jusqu’en 1910 il va élaborer sur près de 4 hectares plusieurs types de jardins différents. On peut y voir un jardin moderne japonais avec un monticule couvert d’azalées, qui représente le mont Fuji. Un pont japonais surmonte une rivière japonaise. La maison japonaise abrite ses fameux tatamis (tapis japonais). Un doma sorte de terrain en terre batture, l’entoure. On trouve aussi un magnifique jardin anglais avec des « fabriques ». Plusieurs forêts existent aussi dans ce jardin, telle une forêt bleue et une forêt vosgienne. Mais on découvre aussi un verger-roseraie, un jardin français et un village japonais.
Par ailleurs ce beau jardin comporte un musée totalement rénové où l’on présente la collection des photos d’Albert Khan. Dans la grange Vosgienne, on présente l’esthétique et les valeurs des jardiniers à l’époque d’Albert Khan. Dans le principe de que Albert Khan avait prévu, il s’agit de photos du monde et des contrées lointaines.
Albert Khan profita de son jardin mais le krach boursier de la crise de 1929 le ruina totalement. Ses biens furent peu à peu saisis jusqu’à ce que la préfecture des Hauts-de-Seine rachète sa propriété dont il pu jouir cependant jusqu’à sa mort en 1940.
Visiter les jardins Albert Khan. Visite possible pour les groupes dès sa réouverture au public après 6 ans de travaux, le 2 avril 2022.