Visiter le village de Vaugirard. Cet ancien village si éloigné du cœur de Paris cache bien des trésors. Un petit chemin de fer, des ateliers d’artistes, des abattoirs et un grand jardin, des écuries anciennes et des guinguettes fameuses…
Il existait jadis un petit village au sud de la capitale, entretenu par les moines de Saint Germain des Prés . La rue principale, à l’origine de la rue la plus longue de Paris, possédait une chapelle du XIVe siècle. Le village essentiellement agricole et rural prospéra jusqu’à la Révolution. Les parisiens y emmenaient leurs vaches et leurs chevaux car les plaines de Vaugirard étaient réputées grasses. En 1825, le village accueille 6500 habitants. Il sera intégré à la commune de Paris en 1860.
De cette époque date le chemin de fer de la Petite Ceinture. Cette ligne de 36 kilomètres de longueur faisait jadis le tour de Paris à l’intérieur du boulevard des Maréchaux. Elle transportait à la fois des voyageurs et des marchandises, puis elle ferma progressivement. Les dernières locomotives cessèrent de fumer en 1990.
Par son éloignement du centre ville, Vaugirard accueillit les abattoirs dès le Directoire. Il rivalisait avec ceux du Roule et de Montmartre car, grâce à son puits artésien, il était le seul à posséder l’eau chaude.
Non loin se trouvait le marché aux chevaux. Ce dernier était très prospère puisque le cheval était partout présent à Paris. En effet, jusqu’en 1914, on utilisait les chevaux d’attelage pour les voitures de livraison, les pompiers, les corbillards. Vaugirard fournissait aussi les chevaux de la Garde Républicaine. Par ailleurs, les familles aristocratiques achetaient là les chevaux de leur équipage. Les chevaux parisiens seront aussi réquisitionnés pendant la guerre de 14-18.
C’est dans ce quartier que s’est installée la boulangerie Poilâne, aux abords du parc Georges Brassens. Ce dernier remplace des vignes qui jouxtaient jadis les abattoirs. L’odeur nauséabonde que ces derniers entraînaient explique les prix bons marchés des terrains à vendre. Aussi Alfred Boucher acquit ici un terrain pour y installer cet ancien pavillon d’Exposition Universelle qu’on surnommera la Ruche. Nul se doutait dans le village que cet endroit abritera Modigliani, Chagall, Soutine et de nombreux autres artistes.
En traversant le square de l’église saint Lambert où Truffaud tourna la Mariée était en noir nous ne manqueront pas d’admirer les vitraux de l’église saint Lambert. Puis, nous nous rendrons rue Blomet, ancien chemin vicinal qui accueillit les Sulpiciens. Il y avait aussi des guinguettes. L’une d’entre elle devint célèbre : le Bal Blomet. Cet établissement accueillit de nombreux artistes durant les années Folles, tel Man Ray, Kiki, Van Dongen, Desnos, Joséphine Baker…
Visiter le village de Vaugirard. Visite possible tous les jours sauf le dimanche.