Pompéi la villa des mystères. En mars 2015, la villa des Mystères a de nouveau ouvert ses portes. En effet, l’entreprise Atramentum a réalisé des prouesses pour restaurer les fresques du IIe siècle de cette villa aux soixante pièces. L’une d’entre elle est couverte de fresques illustrant un rituel d’initiation dédié à Dyonisos. Elle peut aussi évoquer la cérémonie d’un mariage. Aujourd’hui, elles ont retrouvé leur rouge cinabre et autres couleurs éclatantes.
Située au nord de Pompéi la villa des Mystères est une des plus belles demeures aristocratiques de Pompéi. Elle contient plusieurs salles peintes à fresques de tous les styles pompéiens réunis. En 1910, on a découvert une autre salle (9X6 m) contenant une fresque magnifique dédiée à Dyonisos et datant des années 60 av JC. Mais il s’agirait peut-être aussi d’une cérémonie de mariage. En effet dans ce triclinium, 29 personnages de taille humaine se déploient autour de la pièce. Ce sont essentiellement des femmes qui côtoient des personnages mythologiques.
L’histoire de ces fresques a provoqué une vingtaine d’interprétations. Mais deux émergent de façon prégnante, celles de Paul Veyne et de Gilles Sauron. Celle de Paul Veyne assure qu’il s’agit d’une représentation de noces. Des servantes accompagnent la mariée pour une toilette nuptiale. Et une fête se prépare, dans laquelle le dieu du vin et des plaisirs a toute sa place. Silène joue de la musique et face à lui, des femmes dansent pour animer la fête. La mariée figure à plusieurs reprises : il s’agit de la domina à qui le peintre rend hommage.
Celle de Gilles Sauron est plus complexe. Elle évoque en effet une cérémonie initiatique du rite dionysiaque. Les instruments de musique sont des flûtes de pan, instrument du dieu. Ce dernier est représenté dans un état second et alangui dans les bras d’une femme dont on ne voit pas la tête. La maîtresse de maison préparée à la toilette est plutôt en train de se purifier. Elle s’apprête à connaître le secret de l’immortalité. L’auteur évoque les béatitudes éternelles après la mort. Mais ce secret génère visiblement l’effroi et l’anéantissement.
Dyonisos est un dieu antique d’origine orientale venant de Thrace. Une première version lui donne le nom de Zagréus. Il est le fils de Zeus et d’une de ses maîtresses, Perséphone. Mais Hera, jalouse des infidélités de son mari, demande aux Titans de brûler Zagréus. Et les hommes nés de ses cendres auront le double pouvoir, celui de mortel et d’immortel. Mais Athéna récupère le cœur des son demi-frère et le fait ingérer à Sémélée. Cette dernière donne naissance à Dyonisos, réincarnation de Zagreus dans un corps mortel.
Deux dieux donc, chacun fils d’un dieu. Et dont l’histoire est liée à la mort et la résurrection.
A Pompéi le culte dionysiaque était très répandu. Et l’on sent que les propriétaires de la villa des Mystères avaient de réelles préoccupations cultuelles. Ce culte disparaîtra à Pompéi après l’irruption du Vésuve. Il disparaîtra totalement de l’empire romain avec l’apparition du christianisme.
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