Visite de la cathédrale arménienne de Paris. Cachée dans une ruelle des beaux quartiers, cette église témoigne de la ferveur discrète des Arméniens. Elle montre aussi leur présence réelle à Paris. Cette visite nous fera découvrir les coutumes et la religion de ce peuple oublié. Nous évoquerons aussi sa place dans le monde en général et en France, en particulier.
C’est la politique des Tsars et les persécutions turques au XIXe siècle qui provoquèrent les premières émigrations arméniennes. S’ensuivit la création d’une diaspora en Europe. En effet, l’Etat Arménien, immense, à l’époque d’Alexandre le Grand, fut progressivement réduit à une peau de chagrin. En effet, cet Etat fut victime de l’ambition de ses deux voisins qu’étaient la Russie au nord et l’Empire Ottoman au sud. Les Arméniens les plus aisés, tels les banquiers, les commerçants et les industriels s’enfuient d’abord vers les Etats-Unis dans les années 1830. Puis une seconde vague atteint l’Europe au milieu du XIXe siiècle. Une petite communauté s’installe à Paris dans les années 1850. Ils n’ont pour bagages que de maigres souvenirs. Ils aussi un immense savoir-faire et un sens indéniable du commerce. Leur religion et leur foi profonde les aident ensuite à surmonter leur peine.
Mais à Paris, aucun lieu de culte ne peut les accueillir, si ce n’est une modeste chapelle protestante qui ne les autorise à officier que le dimanche à 10h00. Au début des années 1900, Alexandre Mantachian, un industriel venu à Paris pour faire commerce, trouve porte close lorsqu’il veut prier. Il prend alors contact avec monseigneur Vranchabou pour élaborer un projet d’église arménienne. Le bienfaiteur ne donne aucune limite aux dépenses et acquiert un beau terrain près des Champs Elysées. Puis il confie la construction de l’église à l’architecte Albert Désiré Guilbert. La première pierre est posée le 5 novembre 1902 et l’église est consacrée en même temps.
L’ampleur de la nef dans cet espace pourtant si petit, tient de la coupole sur tambour. Cette dernière a pour modèle celle celui de la primitive cathédrale d’Etchmiadzine. Le décor intérieur est le reflet de la liturgie des Eglises chrétiennes d’orient, liturgie particulière que nous étudierons au cours de cette visite, afin de mieux comprendre l’agencement intérieur de l’église.
En 1915, dans le cadre de leur politique d’expansion, les Ottomans décident de déporter les Arméniens en masse. Mais au lieu de déportation, ils pratiquent un des génocides les plus puissants du XX e siècle. La cathédrale saint Jean Baptiste de la rue Jean Goujon devient alors le refuge de tous les Arméniens venant chercher des nouvelles de leurs frères disparus…
Visite e la cathédrale arménienne de Paris, tous les jours sauf le dimanche pour un groupe ne dépassant pas 22 personnes.
Renseignements au 01 42 80 01 54