Les salons littéraires du XVIIIe siècle conférence.
Nous découvrirons les grandes salonnières telles que madame du Deffand, madame de la Verrüe ou madame Geoffrin. Elles reçurent dans leur salon les esprits les plus brillants de leur époque. En effet on pouvait y voir Voltaire, Rousseau, Marmontel ou d’Alembert.
LES SALONS DE LA RIVE GAUCHE
Après la mort de Louis XIV, un vent de liberté domine les salons littéraires. A commencer par le salon de la duchesse du Maine. Cette minuscule personne dépourvue de beauté avait beaucoup d’esprit. Et elle attirait dans son château de Sceaux toute une cour de gens d’esprit. On y voit Voltaire, madame du Deffand Montesquieu, d’Alembert ou le comte de Caylus. C’est dans ce cadre festif que Voltaire écrira Zadig en 1747.
Par ailleurs, la duchesse s’intéressait aux sciences exactes et faisait venir le scientifique Malézieu pour s’instruire. Cet intérêt pour les sciences est une nouveauté pour les femmes qui n’avaient jusqu’alors, aucun accès à cette matière.
Puis, à Paris, depuis la création des Invalides, un faubourg se crée autour de l’abbaye saint Germain Il devient un quartier à la mode et de nombreux hôtels se construisent
Madame du Deffand qui avait commencé sa carrière à la cour de Sceaux, y tient salon dans son hôtel de la rue saint Dominique. Elle reçoit des intellectuels et des étrangers de passage. Si Diderot ne fréquente pas son Salon, d’Alembert vient, lui, très souvent. Dans son Discours préliminaire, il réunit plusieurs articles sur l’astronomie, la physique et les mathématiques.
Par ailleurs, d’Alembert se montre sceptique vis à vis des philosophes et refuse même de rejoindre l’académie de Frédéric II. Madame du Deffand oeuvrera beaucoup pour le faire entrer à l’Académie et gardera une grande influence sur le monde des Lettres. Malheureusement, elle est atteinte de cécité et ne peut plus briller comme avant.
C’est alors qu’une habituée de son Salon, mademoiselle de Lespinasse, entre en scène. Dotée d’un esprit vif, elle sait attirer les regards de Marmontel et Turgot. Elle quitte alors le Salon de madame du Deffand pour installer le sien au 6 rue saint Dominique. Mais elle a peu d’argent et ne reçoit pas à souper. Atteinte de la vérole, elle est soignée par d’Alembert qui la contracte à son tour. Si bien qu’il vit chez elle et le bruit d’une liaison court dans tout Paris. A part cela, elle parle plusieurs langues ce qui lui permet d’attirer des personnalités étrangères. Elle invite aussi Condorcet, Diderot, Helvétius, Rousseau, Bernardin de Saint Pierre, Malesherbes, Turgot. Elle reçoit aussi des membres de l’aristocratie et des prélats.
Jeanne de la Verrüe était la fille du duc de Luynes. Elle épouse en 1683 épouse Joseph-Ignace de Scaglia, comte de Verruë, colonel de dragons et diplomate piémontais. En 1719, elle achète à la comtesse de Crécy, trois maisons à porte cochère situées rue du Cherche-Midi. Elle l’aménage pour recevoir deux salons et une bibliothèque. ET parmi les habitués on remarque Fontenelle Marivaux, Helvetius mais aussi Voltaire. On y voit des personnages de l’Académie Française mais aussi de l’Académie des Sciences. Elle imagine des repas philosophiques avec un tourbillon de divertissements. Elle se met aussi à collectionner des tableaux de grands maîtres, des livres anciens qu’elle aimait à montrer à ses invités et aux siens.
Les salons littéraires du XVIIIe siècle conférence
LA REVANCHE DE LA RIVE DROITE
Au Palais-Royal devenu le centre des nouveautés de la capitale, on trouve de nombreux lieux de plaisirs, des restaurants et des cafés. Celui de Corraza propose cette « sobre liqueur puissamment cérébrale » dont raffole Diderot. Voltaire préfère le café de Chartres avec son rôti de veau carottes.
Au nombre des boutiques on trouve des cabinets de lecture, des bouquinistes, des marchands d’estampe et de curiosité.
Non loin, Rose Bertin, la célèbre chapelière, a ouvert sa boutique rue saint Honoré. Sous l’enseigne du Grand Mogol, elle emploie une trentaine d’ouvrières.
Depuis 1700, un salon littéraire situé rue de Richelieu fait grand bruit. C’est l’hôtel de Nevers de la marquise de Lambert. Cette dernière loue l’hôtel depuis 1698 et fait des travaux pour mieux recevoir. Elle dote le palais construit par Mansart de cuisines au rez-de-chaussée et emménage plusieurs salons au premier étage. Là elle reçoit deux fois par semaine, le mardi les écrivains et les savants, le mercredi, les gens du monde. A l’instar des salonnières du XVIIe siècle, madame de Lambert écrit des ouvrages qu’elle signe du bout des lèvres. C’est en effet au prix de l’anonymat qu’elle peut continuer à écrire. Ses livres traitent essentiellement d’éducation. Son livre Avis d’une mère à sa fille insiste sur la modestie et le travail intellectuel car « pour bien parler, il faut d’abord savoir bien penser ».
Le baron d’Holbach dont on suivait également beaucoup les sociétés, recevait régulièrement les dimanches et les jeudis. Il s’entourait des plus marquants entre les gens de lettres surtout les libres penseurs Diderot, l’abbé Raynal, Helvétius, le baron de Grimm. Tous les étrangers, ambassadeurs et hommes politiques de mérite s’y faisaient recevoir.
Enfin le salon le plus connu était celui de Madame Geoffrin, rue Saint Honoré. Cette dame remarquable avait fait un très beau mariage. En effet, son époux est un investisseur doté de gros revenus. Cela permet à madame Geoffrin de recevoir somptueusement même après la mort de son époux. L’hôtel dont elle dispose rue saint Honoré existe toujours. Il était jadis doté de succession de salons richement meublés avec profusion de glaces. Madame Geoffrin recevait pourtant simplement. Antithèse de la femme savante, elle avait peu d’instruction mais savait reconnaître les gens d’esprit.
En 1749, après le décès de madame de Tencin qui tenait un Salon littéraire à proximité, elle récupère ses « invités » et les reçoit dignement. L’attraction principale est Fontenelle. Mais elle reçoit aussi Marivaux, Duclos et Marmontelle. Sa stratégie est de « cibler les esprits ». Elle lance des débats scientifiques et permet à certains hommes d’accéder à l’Académie. Elle élargit son Salon en l’ouvrant aux hommes politiques. En effet, on y voit Soufflot et Marigny, puis Turgot et Condorcet. Elle reçoit aussi des peintres tels que Boucher à qui elle commande de nombreuses toiles, ou bien Carl Van Loo. Elle mourra en 1777 en laissant un grand vide dans le monde littéraire et scientifique de Paris.
Les Salons littéraires du XVIIIe siècle conférence. Conférence disponible tous les jours dans vos locaux. Renseignements au 01 42 80 01 54