Vienne au temps de Beethoven conférence.
“Gardez un œil sur ce garçon. Un jour, le monde entendra parler de lui !”. C’est ce que Mozart a dit lorsqu’il a entendu pour la première fois le jeune Beethoven venu lui rendre visite à Vienne. Ce jeune prodige né à Bonn en 1770 vient à Vienne pour la première fois en 1787 pour rencontrer le maître. La ville regorge alors de magnifiques bâtiments dans un genre baroque qui reflète le goût des viennois pour le théâtre. Mozart le disait lui-même, c‘est le meilleur endroit au monde.
En effet, la ville était prospère et la vie y était très agréable. Les Viennois aimaient la fête mais aussi la nature. Au Prater, jardin construit par Joseph II, on se divertissait follement. Par ailleurs la musique était au coeur de la vie des Viennois. Et Beethoven adorait s’y promener.
Vienne au temps de Beethoven abritait d’autant de palais que de familles nobles. La fièvre de construction qui fêta le départ des Turcs et la paix, atteignit toutes les formes d’architecture. Par ailleurs, de nombreuses statues baroques ornaient la ville. Aujourd’hui, cet engouement existe toujours puisque Vienne ne possède pas moins de 4 statues de Beethoven.
Autour de la cathédrale saint Etienne, de nombreux palais et restaurants ont gardé leur façade. Certaines gardent même leur enseigne qui existaient du temps de Beethoven. Le musicien eut au cours de son premier séjour, à peine le temps de les apprécier puisqu’il dû retourner enterrer sa mère en Allemagne. En 1792, lorsqu’il revient dans la ville, Mozart est décédé mais Haynd le reçoit.
Les palais construits du temps de Marie-Thérèse sont magnifiques de l’extérieur, immense à l’intérieur et souvent vides et tristes. Beethoven déménagera près de soixante cinq fois dans cette ville souvent pour se rapprocher de ses amis. Mais il déménage aussi pour fuir ceux qui selon lui, écoutent et veulent trahir sa musique.
Dans les immeubles, des vestibules innombrables donnent sur des salles improbables. Les cuisines sont immenses, les salons, couverts de glace. Au rez-de-chaussée, des boutiques, des salons de thé, des épiceries. L’une des boutiques les plus fameuses abritaient les bureaux d’Artaria, éditeurs de Beethoven avec qui il eut plusieurs litiges judiciaires.
Vienne au temps de Beethoven est truffé de cafés. Les artistes et écrivains s’y rendent pour se rencontrer, lire et échanger des idées. On y boit du vin, de la bière ou du moka. Les garçons de café vous livrent votre boisson accompagnée d’un verre d’eau et d’une pile de journaux et vous restez toute la journée si vous voulez. Cependant pour faire entendre sa musique, les compositeurs doivent connaître la bonne société.
Par exemple Beethoven fréquente les salons de la comtesse Deyn. Il y rencontre l’immortelle bien-aimée Thérèse Brunswick. Mais ce sont des banquiers tels Würth ou Fellner ou des hauts fonctionnaires et non l’aristocratie qui feront entendre pour la première fois la Symphonie héroïque. En effet, la société viennoise préfère le genre italien et la musique » facile » comme dira Schumann.
Beethoven déménagera près de 65 fois dans la ville, soit pour se rapprocher de ses amis et de ses mécènes, soit parcequ’il est persuadé qu’on l’épie lorsqu’il compose. Les toutes premières demeures de Beethoven sont situées dans la partie la plus ancienne de la ville, dans le quartier de Stephansdom. En 1802, prenant conscience de sa surdité, il s’installe dans la campagne de Vienne pour fréquenter le sanatorium de Heiligenstadt.
C’est dans ce quartier qu’il rédigera en 1802 le Heiligenstädter testament qu’il adressera sans jamais l’envoyer à ses deux frères. Il y décrit son désespoir face à sa surdité. C’est le début de la période héroïque. Sa Troisième Symphonie “Héroïque”, achevée en mai 1804, devait à l’origine être dédiée à Bonaparte.
Mais lorsque ce dernier se fait couronner, le 2 décembre 1804, le compositeur, qui demeure alors chez le prince Esterhazy, se ravise. Il le soupçonne en effet de visées tyranniques et le compositeur se rapproche des idées républicaines.
Vienne au temps de Beethoven. En 1804, la Ville a acquis l’ancien hôtel du marquis de Rachais pour y installer son palais. Beethoven ne connaîtra pas sa grande façade néogothique mais il verra depuis sa fenêtre les premiers travaux d’aménagements jusqu’en 1808. En effet, c’est en face dans le Pasqualati Haus que Beethoven demeure le plus longtemps. Aujourd’hui ce musée abrite un mémorial de Beethoven.
En effet, c’est là qu’il a écrit son Fidelio , de nombreux quatuors à corde et y a entamé ses Quatrième, Cinquième, Septième et Huitième Symphonies. Cependant, il peine à se faire reconnaître par le public Viennois et décide de quitter la ville. Mais auparavant, le 22 décembre, il réalise un concert mémorable. Ce soir-là, il occupe le poste de compositeur, chef d’orchestre et pianiste dans la grande salle de l’Académmie des sciences.
Il y fait entendre des extraits de sa Messe en ut , quelques symphonies et d’autres oeuvres. Le concert fut accueilli par les critiques comme « peu satisfaisant ». Heureusement, plusieurs mécènes lui assuurèrent une rente à l’issue du concert, afin que le compositeur reste à Vienne.
Vienne au temps de Beethoven
En 1817, Beethoven revient à Heiligenstadt et commence à travailler sa Neuvième Symphonie. Mais sa surdité et ses déboires amoureux le rendent irritable, nerveux, paranoïaque. Par ailleurs, son alcoolisme détériore considérablement sa santé. Le 26 Mars 1827, il s’éteint dans sa maison de Vienne: « la fête est finie » dira-t’il. 20 000 viennois suivirent son cerceuil et portèrent le deuil pendant 3 jours.
Le 5 avril 1827, on lui rendit un dernier hommage à la Karlskirche (église Saint-Charles) avec une interprétation du Requiem de Cherubini. Par la suite on apposera des statues et de splaques dans divers endroits de la ville, en sa mémoire. Enfin, en 1902, Gustave Klimt réalisera la fameuse La frise Beethoven au pavillon de la Sécession.
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