Saint Bernard de Clairvaux. Ce réformateur de l’ordre bénédictin a fondé l’ordre cistercien afin de se recentrer sur le dialogue avec Dieu. Réputé pour son éloquence, son ascétisme et la force de sa foi, il se met en relation avec les princes. Puis prêche la seconde croisade. A sa mort, l’ordre cistercien est déployé dans toute l’Europe et compte près de 393 établissement.
Bernard de Fontaine est le troisième fils d’un seigneur bourguignon. Il est né vers 1090, et fait des études au chapitre de Saint Vorles à Châtillon-sur-Seine. En 1122, il devient moine à Cîteaux en 1112. Cette abbaye fondée en 1098 par Robert de Molesme s’attachait à restaurer la règle de saint Benoit qui connaissait alors un certain relâchement.
Voyant l’ascétisme et la grande spiritualité de Bernard, Etienne Harding, successeur de Robert de Molesme, lui demande de former à son tour une fille de Cîteaux. Ce sera Clairvaux. Là, le moine travaille sans relâche pour ériger une superbe abbaye au milieu des wallons de Champagne, à quinze kilomètres de Bar-sur-Aube. L’abbaye acquiert très vite une grande réputation pour sa spiritualité exemplaire qui recentre son activité sur un dialogue intime avec Dieu et une grande humilité.
LES FONDATIONS DE SAINT BERNARD DE CLAIRVEAUX
Les bâtiments sont modestes et clairs, l’église, dénuée de sculptures et de vitraux. En effet, Bernard pense que les décors sont superflus et perturbent la concentration sur la prière. Bientôt, Clairvaux éclipse toutes les abbayes par sa renommée.
Saint Bernard de Clairvaux est également réputé pour son éloquence. Afin de déployer son ordre, il se met en relation avec les plus hauts personnages de son époque. Grâce à son habileté, il s’attire le soutien du comte de Champagne, mais aussi du roi de France Louis VII et même du pape. Il devient ainsi une sorte de directeur spirituel des grands de son temps. Pour exemple, il convainc un des frères du roi à devenir moine. Puis il professe et convertit tous les hommes qu’il rencontre.
Après l’élection simultanée de deux papes, il parvient à faire triompher la cause d’Innocent II. Il n’a de cesse de mettre en garde contre l’hérésie et condamne plus d’une fois le catharisme. Enfin, il prêche la Seconde croisade à Vézelay.
L’INFLUENCE DE SAINT BERNARD DE CLAIRVAUX
On a souvent reproché à Bernard de Clairvaux son ingérence dans les affaires du royaume. Mais sa force, son tempérament, ses convictions, ont permis d’imposer son ordre en France et en Angleterre au détriment de Cluny. Sans doute un des plus grands hommes spirituel de son siècle, il refusera le poste d’archevêque pour rester un homme de terrain. A sa mort, en 1153, près de 393 abbayes cisterciennes existent. Vingt ans plus tard, Bernard sera canonisé. En 1830 on le classera au nombre des Docteurs de l’Église en 1830.